Notre cheminement nous conduisait hier à examiner la formulation magique rattachée à la lactation de Saint Bernard: "Monstra te esse matrem".
Les Habitués ont été sensibles à l'idée que les sonorités particulières de cette phrase latine portaient implicitement la signature d'un initié qu'il serait agréable d'identifier...
Une première piste pourrait nous conduire à l'hymne acadien "Ave maris stella" (Salut, Etoile de la Mer) puisque la phrase "monstra te esse matrem" s'y retrouve (lien wiki).
Il est donc "en Arcadie", "et in arcadia ego" nous diraient certains initiés...
C'est une occasion de revoir le sujet du bateau Sinclair déjà évoqué au Bistrot (lien cliquable).
Mais "Ave maris stella" évoque des choses plus anciennes encore, puisque d'une part cette hymne semble déjà exister au 7e siècle, et d'autre part Bernard de Clairvaux confirme cette piste en précisant dans un de ses sermons:
"Vierge bienheureuse, vous que l'on appelle Étoile de la mer".
Mais dans la tradition chrétienne, Marie n'a jamais pris le bateau...
En revanche, ce n'est pas le cas d'Isis, la vierge noire des cultes préchrétiens issue d'Alexandrie que le Bistrot avait évoquée avec le sujet de Manethon, le Grand Prêtre d'Heliopolis (lien cliquable).
Ce thème, nommé "Isis Faria" se trouve évoqué sur des pièces de monnaies qui nous montrent la déesse circulant sur sa barque avec son manteau pour voilure tandis que parfois, le phare d'Alexandrie s'ajoute à la scène. (images empruntées à ce site numismatique que nous remercions)
"Faria" est lié au grec φάρος (faros = le phare) qui a donné le latin farus et Pharos est naturellement l'île au large d'Alexandrie où tronait le phare.
Quel est donc le message originel de cette Isis d'exportation, sur son bateau à voile?
Naturellement, il y a un point particulier, caractéristique de la quête mystique, que nous allons retrouver dans la transmission héliopolitaine avec le fameux voyage d'Isis à Byblos en Phénicie...
Souvenons nous: le corps d'Osiris avait été jeté dans le Nil par Seth et les 72 Ouatou.
Isis en pleurs s'était mise à rechercher le sarcophage d'Osiris qu'elle avait fini par découvrir enfermé dans un sycomore géant, lequel avait servi à établir une colonne du palais du roi de Byblos.
Nous nous souvenons que les Ouatou sont les 72 anges porteurs chacun d'un nom ou d'une représentation de dieu (lien cliquable) mais qui ne disposent pas de la capacité leur permettant de remplir entièrement le sarcophage d'Osiris.
Les Ouatou appartiennent donc au monde de Seth, mais bien que beaucoup de chercheurs les considèrent comme des enseignants potentiels, la tradition héliopolitaine ne les considère pas davantage que comme des conspirateurs...
Dans le monde de Seth, Osiris est refoulé et la déesse Isis évoque la quête sincère des Illuminatis à la recherche de ce que les religions ne pourront jamais leur procurer.
Isis, la "grande de magie", l'épouse d'Osiris est naturellement inconsolable et nous retrouvons la trace de son "chagrin" si particulier, perpétué dans une formule latine de lamentation, aussi célèbre qu'allégorique, qui exprime le sentiment d'absence:
"O vos omnes qui transitis videte si est dolor sicut dolor meus".
Notons le mot "videte" traduit par "pensez-vous" qui est porteur de l'idée: "ressentez vous l'absence?"
Ce ressenti de "vide", transmis par "videte" (même racine que "video", apercevoir, être témoin) a donné également "vidua" (la veuve) est naturellement le déclancheur de la quête mystique, la quête isiaque...
"A vous qui passez par là, pensez vous qu'il soit peine semblable à ma peine"...
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Voir: Maneros l'Initié de Byblos et les Résurgences rosicruciennes...