La suite du feuilleton...
A quoi correspond cette halte à Tarascon? Que représente le changement de wagon pour le curieux ami?... Que représente la suie sur les tasses. Que s'est-il passé à Montpellier que Lewis ne dit pas?...
-"Allons sur le quai et faisons vite.
Sur d'autres trains que celui-ci vous auriez, comme on dit en Amérique, à changer de voiture.
Mais ce train part dans votre direction et c'est moi qui doit changer.
Je vais à Marseille et de là je prendrais le bateau pour Alexandrie, en Égypte.
Vous devez continuer jusqu'à ce que vous atteigniez Montpellier ".
Cet avis m'informait d'un certain nombre de faits importants. Il allait en Egypte. J'allais à Montpellier, cette chère vieille ville de..., mais non, il vaut mieux éviter de dire ces choses dans un document public comme celui-ci...
Nous avons parcouru la longueur du quai à ciel ouvert qui s'étendait jusqu'à la gare qui était abritée.
Les quais de nombreuses voies aboutissaient à une partie commune au centre de laquelle une longue table était dressée.
Tous ceux qui se hâtaient vers elle trouvaient des tasses dans leurs soucoupes, de grands paniers remplis de croissants et un réservoir de café...
- Nous n'avons pas le temps d'aller au buffet de la gare. Votre train repart dans quelques instants. D'habitude, il y a ici un arrêt de quinze minutes, mais lorsque le train a pris du retard, il s'arrête moins longtemps.
Nous avons dû nous frayer un chemin jusqu'à la table puis il a fallu s'emparer de nos tasses et les remplir puis à nouveau s'emparer d'un croissant, de la même manière que l'on voit des femmes s'assurer ce qu'elle veulent au comptoir de certains grands magasins typiques de New-York.
En douceur, les tasses s'étaient couvertes de suie provenant de la fumée du charbon des moteurs, l'une des ennuyeuses caractéristiques des voyages ferroviaires français...
A peine avions-nous avalé quelques gorgées de café et une bouchée ou deux de notre croissant, que la locomotive siffla. Mon ami laissa tomber sa tasse et sa soucoupe et me conseilla de me dépêcher de rejoindre mon compartiment.
Comme je commençais à le quitter, oubliant qu'il s'agissait de notre séparation, il me dit :
-"Adieu, mon ami. A Montpellier choisissez l'hôtel Métropole puis retirez vous dans votre chambre. Quelqu'un vous appellera pour vous voir. Observez qu'il vous fasse ce signe. Ensuite, suivez ses instructions. Assurez-vous de bien dormir ce matin entre 9 heures et midi.
Je vous reverrai... parfois.
Que la paix soit avec vous et si jamais vous voulez m'envoyer une pensée, ou appeler mon esprit, tenez devant vous le carré de papier et prononcez lentement les dernières mots."
Version américaine:
Let us step out on the platform and make haste. On other trains except this one you would have to 'change cars', as they say in America. But this train goes on in your direction. It is I who must change. I am going to Marseilles and there take the steamer for Alexandria, Egypt. You shall continue on - until you reach - Montpellier."
In this wise was I made acquainted with a number of important facts. He was going to Egypt. I was going to Montpellier - that dear old city of - but, no, I shall not tell those things which are better left out of a public paper like this.
We walked along the unsheltered platform which extended beyond the covered station. The platform was between many tracks. In the centre of it was a long table to which many were making haste. It had upon it cups and saucers, large baskets filled with rolls, and a tank of coffee.
"you see we have not time to eat in the station restaurant. The train will leave any minute. Usually we have fifteen minutes' wait here, but whenever a train is a few minutes late in its running time, it makes it up by shortening its stop at those junctions."
We actually pushed our way to the table and grabbed at the cups and had them filled and then grabbed again for a roll, much like we see women engaged in securing what they want at a typical New York bargain counter. The cups were covered with cinders from the soft coal of the engines - one of the very annoying features of French railway travelling. We had time to take a few mouthfuls of coffee and a bite of two of the rolls, when the whistle of the engine blew. He dropped his cup and saucer and warned me to make haste to my compartment. As I started to leave him - forgetting our separation at this point - he said:
"Adieu, my friend. At Montpellier proceed to the hotel Metropole and retire to your room. Someone will call to see you. Watch for him to make this sign. Then follow his instructions. Be sure to take a good sleep between 9 and 12 this morning. I may see you again - sometime.
Peace be with you and if ever you wish to send me a thought, or call me to mind, hold before you that square paper and pronounce slowly the last words."