Donc, cette partition surgit en II-1916 dans la revue "The American Rosae+Crucis" comme l'indiquent les petits caractères en bas (cliquer sur l'image pour ouvrir la partition en grand).
On pourrait penser que cette mélodie allait devenir l'hymne rosicrucien officiel de la résurgence entreprise par Spencer Lewis, mais les rosicruciens qui ont connu l'époque Ralph Lewis savent que bien que l'hymne qui est devenu officiel n'a rien à voir et ses paroles sont:
"Amour, toi qui bannis la peur,
Ô toi qui berce en nous la Joie
Amour divin qui me libère,
Garde moi et me sanctifie."
Les esprits critiques ne manquent jamais d'observer que la référence à "l'amour" tout seul s'éloigne curieusement du message véhiculé par le "triangle sacré rosicrucien" (vie, lumière, amour), en anglais les "3L" (Life, Light and Love).
Tout se passe comme si un message populiste et protecteur, voire religieux était venu se substituer à la Tradition...
C'est d'autant plus surprenant que la partition présente la "trinité" sous la forme "truth, love and light", proposant aux chercheurs une clef d'enseignement, puisque "truth" (la vérité) est substituée à la vie, sans doute pour exprimer que la Vie n'est utile que dans la recherche de Vérité...
Y aurait-il quelque chose de si particulier dans cet hymne qui aurait entrainé sa discrète mise à l'écart?
Pourtant Spencer Lewis mentionne en petits caractères "MUSIC COMPOSED ESPECIALLY FOR THE A*M*O*R*C* IN America".
Cela suscite quelques remarques:
- Le terme "especially" est naturellement plus fort que le simple "specially".
- L'écriture "A*M*O*R*C*" (pour Anticusque Mysticusque Ordo Rosae Crucis) est rare et ce n'est pas le nom habituel "AMORC" que Lewis avait copyrighté.
- Le premier mot "MUSIC" est curieusement écrit et se devine plus qu'il ne se lit et d'ailleurs on ne lit pas "music" mais plutôt "MUNG" comme les haricots...
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises...