Traditionnellement, les initiés écrivent le mot Rose+Croix avec le signe plus ("+") entre le mot "Rose" et le mot "Croix".
La raison se retrouve dans le fonctionnement du processus magique décrit par le mot "Rose+Croix".
Les habitués du Bistrot savent bien que la "Rose" a besoin de la "Croix" pour s'exprimer et que la "Croix" n'a de sens que dans l'épanouïssement de la "Rose" en son centre.
La Rose et la Croix sont donc liées et c'est cette liaison si particulière qui est exprimée par le dessin d'une croix entre les deux mots.
De nos jours un curieux phénomène se produit avec l'apparition des moteurs de recherche sur internet qui ne gèrent pas le signe "plus"...
Le choix se porte pour les initiés entre profaner le mot "Rose+Croix" en l'écrivant "rose-croix" ou "Rose-Croix", en s'inféodant au modernisme (la mode...) des moteurs de recherches ou laisser avec confiance les moteurs gérer la recherche profane à leur manière et continuer pour leur part à s'adresser à ceux qui sont prêts à comprendre, à chercher et à écouter...
Autant dire que le choix est vite fait!
Une autre question est l'origine du mot Rose+Croix.
De la même manière que pour les profanes (de pro-fanum, ceux qui sont à l'extérieur du temple) la Vie est confondue avec sa manifestation, la naissance de la Rose+Croix est confondue avec ses apparitions.
C'est ainsi que pour certains la Rose+Croix nait en allemagne au XVIIe siècle, ou pour d'autres aux USA en 1909.
Évidemment le processus reliant d'une part la Vie et l'éveil de la conscience avec l'Esprit de la matière est permanent et se retrouve naturellement à toutes les époques.
De la même manière, chaque fois qu'il se trouve au cours de l'histoire des fanatiques ou des organisations détournant le symbole de la Croix, il apparaît symétriquement des chevaliers ou des chevaleries qui s'engagent à le réhabiliter comme la fameuse Milice Crucifère Evangélique...
Si la Tradition rosicrucienne attribue au pharaon TothmesIII l'origine des premières réunions d'une fraternité discrète incarnant un ordre discret consacré à manifester la Lumière invisible, il est rapporté que ces réunions et cette fraternité ne portaient pas de nom.
En janvier 1916, Spencer Lewis diffusait ceci:
""C'est Akhenaton (Amenhotep IV) qui a ajouté la Croix et la Rose en tant que symboles de l'Ordre en adoptant par ailleurs la Crux Ansata.
"Il a non seulement construit son temple sous la forme d'une croix, mais il en a fait aussi, dans une coloration particulière, le symbole destiné à être porté par tous les enseignants (maîtres) dans les loges.
"En fait, la dernière année de sa vie fut consacrée à élaborer un merveilleux système de symboles, utilisés de nos jours, pour exprimer toutes les phases et le sens des sciences, des arts et des philosophies rosicruciennes, et alors que certains sont devenus connus des non-initiés à travers les recherches des égyptologues, beaucoup demeurent secrets et donnèrent naissance à un grand nombre des symboles utilisés par l'Ordre.
"Amenhotep aimait passionnément son "Persian Rose Garden" et flânait quotidiennement dans cette source d'étude et d'inspiration.
"Son "Hommage à la Rose", indubitablement inspiré par son étude approfondie de l'épanouissement de ses roses, est une œuvre maîtresse d'admiration pour les beautés de la nature, et il contient d'ailleurs de nombreuses remarques concrètes facilement interprétables comme une prophétie des découvertes futures en botanique.
"C'était son grand amour pour la rose et la ressemblance de celle-ci avec l'âme humaine dans son processus d'évolution, qui lui a fait adopter la Rose comme un symbole rosicrucien de l'ordre et tout cela ne peut être compris que par des initiés.""
Cette formulation de "Persian Rose Garden" (un jardin persan de roses), par Spencer Lewis, constitue pour les Buveurs, une intéressante piste de recherche...
Akhenaton avait-il vraiment un "jardin persan" au sens d'un jardin comme les perses ou alors est-ce un type de jardin qui a inspiré, quelques siècles plus tard, les envahisseurs perses conduits par Cambyse dont nous avons eu l'occasion de parler lorsque nous évoquions la fin du périple égyptien de Pythagore? (voir ce message)
Toujours est-il le terme "jardin persan" caractérisé par cette forme de croix oblongue (reprise plus tard par les chrétiens) fait allusion au delà de la culture des roses et même des jardins persans proprements dits aux fameux "Chahar Bagh" de la culture persane...
En perse, les "Chahar Bagh" sont attribués à Cyrus (Cyrus le Grand, en fait Cyrus II (559-529 av JC) qui était en fait le père de Cambyse II qui envahit l'Égypte, mais c'est peut-être aussi vrai que ce que les traditions perses racontent par ailleurs, à savoir que Cyrus avait été élevé par une chienne qui l'avait tenu à l'écart des bêtes féroces...
Concrètement le "Bagh" est initalement un jardin clos, un parc et le mot "Shahar" veut dire "4".
Il s'agit donc à la fois de 4 jardins séparés par une croix (le plus souvent une rivière) et d'un ensemble clos...
Par extension un "Shahar Bagh" est également un tapis persan rituélique comme celui qui fait l'objet de la photo ci-dessus...
Les Rosicruciens se doutent naturellement du type de rituel que ce type de tapis doit permettre!
N'est-il pas enthousiasmant de retrouver ainsi le symbolisme rosicrucien à l'œuvre?
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