Mes nombreuses amies appréciaient ma façon de m'habiller et affirmaient souvent que, si j'acceptais de créer leurs robes, elles me rémunéreraient.
Elles savaient que je confectionnais les miennes pour un coût modique.
Je pris donc contact avec quelques-unes de ces dames et leur proposai mon aide.
En l'espace de cinq mois, j’avais tenu ma promesse et réussi à accumuler mille dollars sur mon compte bancaire.
Durant cette période, je m'y étais entièrement consacrée.
Un homme d'affaire me suggéra de fonder mon entreprise dans le domaine de la mode. J’avais recomposé la garde-robe de son épouse qui avait acquis beaucoup d'allure en portant ses nouveaux vêtements.
Le couple nous avait invité pour célébrer le Nouvel An, et l'épouse m’avait demandé de l'accompagner en ville, acheter sa robe du soir pour l’occasion.
Après avoir visité de nombreux magasins où elle n'avait pu trouver la robe qu'elle désirait, je lui dis: Laissez-moi prendre du tissu et je la ferai pour vous.
A cette époque, la mode était aux larges dentelles superposées sur une soie de couleur différente. Connaissant un peu ses goûts, je choisis divers tissus et en une journée, j’avais assemblé une robe d'un coût de vingt-cinq dollars, que l’on n’aurait pu acquérir pour soixante-quinze dollars.
L'époux fut très enthousiaste, affirmant qu’elle n’avait jamais été aussi belle.
Je continuai avec la conception et la confection de robes pendant un an et demi. Parallèlement, j’enseignai à mes amies comment réaliser leurs propres robes.
Dans tous les magasins, je bénéficiais d'une réduction de dix pour cent sur tout les tissus que j’achetais. Ceux-ci envoyaient pour des centaines de dollars de marchandises parmi lesquelles mes clients pouvaient choisir; un crédit dont je n’aurais jamais pu bénéficier si j’avais permis au juge Peabody de me mettre en faillite.
Seules quelques personnes de l’hôtel avaient connaissance de mon activé dont une amie infirme qui avait été ma toute première cliente.
Elle m'avait présenté quelques amis qui devinrent mes clients et me permirent de gagner cinq cents dollars.
Chaque après-midi, elle m’invitait à prendre le thé afin que je puisse me détendre.
Si mon souhait avait été d'ouvrir un atelier de couture, beaucoup de mes clients m’auraient aidée, mais je sentais que quelque chose d’autre m’attendait pour peu que j'aie la patience d’attendre qu’une vertu que je devais perfectionner ait atteint son accomplissement.
Les artistes étaient si nombreux à solliciter mon aide que je décidai de poursuivre mon activité avec mon Bureau des Artistes grâce auquel je pouvais promouvoir des talents, obtenir des articles dans les journaux et les aider à tous niveaux jusqu'à obtenir des dates de spectacles.
Mon objectif semblait être de faire converger l’argent vers le talent. Les riches me refusaient rarement ce dont j’avais besoin. Les belles maisons s’ouvraient à ma demande que ce soit pour un jeune chanteur, un violoniste, ou un lecteur.
A ce point de mon récit, je ressens le besoin de partager une expérience vécue lors d'un incendie au Toy Theater, car elle est porteuse d'une leçon précieuse pour tous.
C’était un dimanche soir pendant l’hiver de 1917.
J’avais organisé un concert pour une amie de New York et un artiste local. Pendant que le pianiste jouait l’un de ses morceaux, l’huissier entra et s'écria: La salle de bal au-dessus de l’entrée est en feu, faites sortir tout le monde.
Lorsque le pianiste eût achevé son morceau, pendant que les applaudissements, je montai sur la scène et avertis d’un ton calme: Cher public, suite à un incident, nous vous demandons de prendre vos affaires et de sortir. Tous sortirent calmement.
Une fois l'incendie maîtrisé, le chef des pompiers vint vers moi et déclara: Vous devriez être le capitaine des pompiers; la manière dont vous avez organisé l'évacuation du public est remarquable.
Le lendemain, l'incendie était à la une de tous les journaux. Tout ce que j'avais fait était de garder mon calme et la maîtrise de soi.
La morale de cet événement peut être appliquée à tous les actes de la vie. Lorsqu'il est question de faire face à des circonstances graves ou dangereuses, le calme et la maîtrise de soi sont nécessaires. C'est ainsi qu'il est possible d'apporter la solution, qui ne viendra jamais à l’esprit dans l’effervescence de l’émotion.
Nous ne le répéterons jamais assez : le calme est un signe de force, un élément de victoire. Et quelle plus belle victoire peut-on espérer qu’un triomphe sur les passions qui nous privent des moyens de succès dans cette vie et dans les vies à venir?
Le calme et la maîtrise de soi tout le long de ma vie ont été mes plus grands soutiens dans les moments difficiles.
Je mis en avant une famille de talentueux musiciens; un père, une mère et leur fille, dans une production de Carmen
Le père était le baryton principal à l’Opéra de Boston à l'époque où celui-ci connaissait son apogée. Il avait réduit les principales caractéristiques de l’opéra en un acte.
Ils se produisirent ici à l’Old Music Hall, qui se nomme aujourd’hui l’Orpheum, puis à New York.
Ils avaient obtenu des auditions dans les principaux théâtres, mais les producteurs les ont considérés trop raffinés pour leur public, arguant que celui-ci était satisfait avec des spectacles moins coûteux.
En l’an 1916, une jeune fille arriva de Saint-Louis. Dotée d’une voix de colorature prometteuse, son professeur l’avait conduite à Boston dans l’espoir de lui offrir des perspectives de carrière.
La famille de la jeune fille était pauvre et ne pouvait l’aider à fournir les moyens nécessaires pour perfectionner son talent naturel.
Elle m'a été présentée et je l’ai tout suite aimée.
Elle possédait seulement trois robes de coton et la première chose à faire était de la rendre présentable aux personnes susceptibles de l’aider.
Je lui ai créé une tenue à partir de quelques uns de mes propres vêtements puis j’ai demandé à une de mes amies, directrice d'une école de musique, de l'accueillir et de m’aider à inviter les personnes appropriées pour l’écouter.
Cela fut fait.
À ce moment-là, je faisais la promotion d'une audition pour un jeune homme qui se présentait comme Poète Fermier. L’un de ses amis, originaire comme lui de l’Ohio, était compositeur et lui proposait de collaborer à une production commune. L’événement fut organisé et le Steinert Hall se remplit au point de déborder.
Parmi le public une dame riche du nom de Mme John Monroe Longyear me héla et me demanda d'emmener les deux artistes à son domicile, le lendemain, qui se trouvait être un dimanche. Elle ajouta: Prenez un taxi et je paierai la couse.
A mon tour je lui dis: Mme Longyear, j’ai près de moi une chanteuse que je souhaiterais également que vous entendiez.
Très bien, répondit-elle, emmenez-la aussi.
Ainsi, le lendemain, nous nous rendîmes à la magnifique propriété de cette dame à Chestnut Hill.
Le poète récita certains de ses poèmes, le pianiste joua une musique évoquant des oiseaux, et la jeune fille chanta.
En l'écoutant, l'hôtesse se tourna vers moi et promit: Je vous aiderai bien sûr, cette jeune fille le mérite. Venez vous asseoir près de moi à l'heure du thé, nous en parlerons.
Auparavant, j'avais organisé pour cette jeune fille une audition auprès de Madame Alda, alors célèbre au Metropolitan Opera et épouse du directeur.
Madame Alda m'avait assuré par écrit qu'il était impératif que cette jeune fille ait les meilleurs professeurs, car sa voix, d'une grande qualité était très émouvante.
Pendant l'heure du thé, Mme Longyear me demanda de lui adresser une lettre d'un style professionnel qu'elle soumettrait à son mari.
Je suivis son conseil et joignis à ma lettre les deux recommandations de Madame Alda.
Le mercredi matin, un appel téléphonique m'informa que Mme Longyear, son mari et leur avocat souhaitaient me rencontrer cet après-midi-là.
Ils vinrent chez moi. Madame Alda m'avait indiqué qu'il faudrait 2 500 dollars pour la première année d'étude et de formation; je transmis cette information. La somme fut accordée, l'avocat devant gérer les fonds et moi-même, les affaires de la jeune fille.
La première étape fut de lui fournir des vêtements adaptés pour le jour, le soir, et autres occasions.
Madame Alda s'était engagée à trouver un professeur et à permettre à la jeune fille d'assister aux représentations du Metropolitan Opera. Pour elle, tout cela ressemblait à un conte de fées. Je l'emmenai à New York et lui obtint un logement chez une personne de confiance qui promit de veiller sur elle.
Quelques mois plus tard, la jeune fille m'écrivit que son professeur ne convenait pas et qu'elle souhaitait étudier avec Madame Sembrich.
J'écrivis à Madame Sembrich et à une autre star du Met, Madame Gadski.
Toutes deux acceptèrent d'auditionner la jeune fille et je me rendis à New York pour organiser ces rencontres.
Madame Sembrich apprécia sa voix et accepta de lui donner des cours dès l'automne, car nous étions en mai et elle partait en vacances.
Nous nous rendîmes ensuite chez Madame Gadski, qui estima que Madame Nissen Stone, du Met, serait le meilleur professeur. Cela fut arrangé.
Parallèlement, je promouvais un ténor italien au timbre magnifique et à la personnalité charmante.
Celui-ci se produisit avec l'Orchestre symphonique de Boston à Symphony Hall, puis partit pour New York étudier et intégrer le Met.
Mes deux artistes devinrent très proches et tombèrent amoureux. Ils commencèrent à accepter des engagements ensemble et séparément. La jeune fille se rendit à Washington pour un engagement, mais pendant son absence, le ténor fut frappé d'une méningite cérébro-spinale et mourut.
Il fut inhumé avant son retour. Cette perte brisa la carrière de la jeune fille. Dévastée, elle abandonna complètement sa carrière. Cet amour était véritablement une connexion profonde.
En repensant à ces sept années durant lesquelles Stanley n'avait pas d'emploi stable, je réalise que toutes les expériences accumulées grâce aux nombreuses organisations pour lesquelles j'avais travaillé n'auraient pas existé sans la nécessité de subvenir à nos besoins.
Tout ce que j'avais accompli m'avait permis de grandir spirituellement et intellectuellement. Mes collaborations avec diverses organisations m'avaient mise en contact avec des personnalités influentes, non seulement de la ville, mais aussi de l'État et du pays, notamment via la Chambre de Commerce.
Mon nom et ma photo furent diffusés à l'international: lors de la prise d'une grande photo des délégués devant le Copley Plaza, on me plaça au premier plan. Cette photo doit se trouver encore à la Chambre de Commerce.
Je devins connue pour ce qu'il y avait de meilleur en moi.
Les éloges et les articles flatteurs dans les journaux ne m'affectaient pas. Je faisais simplement ce que je pensais que quiconque ferait dans une situation semblable.
Cela m'a donné l'opportunité de développer et d'exprimer le meilleur de moi-même.
Je ne pensais pas avoir des qualités que les autres ne possédaient pas. Simplement, l'opportunité m'était donnée d'exprimer cet amour profond pour l'humanité que j'ai toujours ressenti.
Les offres flatteuses de certains hommes riches auraient pu corrompre une femme faible ou égoïste.
Des courtiers me proposaient d'ouvrir des bureaux et de m'en confier la direction. Plusieurs hommes me dirent: Je vous donnerai tout l'argent que vous voulez pour vos œuvres de charité, mais je vous veux. Je n'étais pas à vendre. J'ai appris, au fil du temps, comment des femmes vivant pour elles-mêmes et les plaisirs matériels, peuvent sombrer.
Je n'ai jamais vécu pour l'argent, et mes relations avec de nombreuses familles fortunées m'ont confirmé ce dont j'avais conscience depuis très longtemps: l'argent n'apporte pas le bonheur. Après vingt et un ans passés dans un hôtel, aux côtés de centaines de personnes fortunées, et en collaborant avec ces familles dans le cadre de mes activités caritatives, j’ai une fois de plus constaté que l’argent ne garantit ni le bonheur ni la sérénité. J'ai été la confidente de nombreuses personnes, et je parle en connaissance de cause. Presque chaque foyer a ses secrets ou une affliction qui perturbe sa paix.
La dame la plus riche de l'État, Mme Oliver Ames, épouse du gouverneur Ames, qui était sourde, me dit un jour lors d'une fête de Noël pour les enfants de la crèche que je dirigeais: Je donnerais toute ma fortune pour entendre la voix de ces enfants.
De nombreuses femmes riches se confiaient à moi au sujet de leurs problèmes.
Une femme, dont le fils quelque peu rebelle était amoureux d'une opératrice téléphonique, vint me voir à l'hôtel. Elle espérait que je trouve un élément à propos de cette jeune fille afin de dissuader son fils.
Ne connaissant pas son passé, je me renseignai discrètement auprès du réceptionniste, lui expliquant la situation. Il me répondit :
Ce garçon ne vaut rien, et j'ai tenté de convaincre la jeune-fille de le quitter.
Lorsque la mère revint, je lui fis part de ces propos et cessai là mon intervention.
Son fils épousa la jeune fille, et deux ans plus tard, la mère me confia que cette dernière avait fait de son fils un homme, qu'ils avaient un magnifique petit garçon, et elle me remercia de ne pas m'être mêlée de cette histoire. Elle accueillit la jeune fille dans son cercle social, et je suivis leur parcours à travers les journaux.
J’aidai une autre mère dont le fils, brillant diplômé de Dartmouth, était devenu alcoolique
Le père étant décédé, la mère et le fils vivaient confortablement.
J'appréciais ce jeune homme et le suppliai d'arrêter de boire.
Il finit par accepter de se faire soigner et se rendit dans un institut à New York. À son retour, il épousa une femme charmante et devint écrivain. Ils s'installèrent dans une banlieue, où la mère leur acheta une belle maison. Stanley et moi y étions souvent invités pour des dîners le dimanche ou pour jouer au golf le samedi.
Ils furent bien accueillis dans les cercles sociaux. Cependant, sa femme, très attirante et courtisée, perdit la tête. Après quelques années, ils divorcèrent et elle épousa l'homme qui avait causé sa chute.
Ils vendirent la maison, le jeune homme partit dans l'Ouest, écrivit deux livres, se remaria avec une femme plus pragmatique, et quelques années plus tard, sa mère décéda.
Lorsqu'il revint dans l'Est, il me présenta comme la seule amie qu'il avait eue à une époque et celle qui l'avait aidé à devenir un homme.
Un jour, il m'annonça avoir consulté un cardiologue, qui lui avait annoncé qu'il pouvait mourir à tout moment. Il ajouta : Queenie (mon surnom à l'hôtel où nous vivions), où que je sois dans l'éternité, je ne vous oublierai jamais. Je n’oublierai jamais non plus ce que vous avez fait pour moi.
À l'époque où j'aidais ce jeune homme, je sollicitais des organismes publicitaires pour les programmes de la kermesse annuelle de la crèche.
J'avais établi de nombreuses relations amicales avec les commerçants et les entreprises. Un jour, comme à mon habitude, je me rendis dans un magasin, mais la secrétaire m’informa que le directeur était absent et que l’entreprise était désormais gérée par un fiduciaire.
Le directeur avait de sérieux problèmes d’alcool, au point que sa femme avait dû intervenir pour préserver l’entreprise. J'avais connaissance de la situation, l’ayant souvent vu quitter l’hôtel avec une voiture chargée de bouteilles.
Je lui suggérai de se rendre lui aussi à New York pour suivre un traitement. Sa secrétaire me demanda alors si je connaissais un établissement spécialisé. Je répondis par l'affirmative, et elle m'invita à parler au fiduciaire.
Ce que je fis, lui relatant l'histoire du jeune homme de l'hôtel. Alors que nous bavardions, le directeur téléphona.
Le fiduciaire lui apprit qu'une amie était venue le visiter (il était, comme moi, originaire du Vermont, situé à huit miles de St. Albans). Il souhaita me parler, et je lui exprimai mes regrets à propos de ce que je venais d'apprendre. Il répondit:
Mon épouse est la seule responsable.
Je rétorquai: Êtes-vous sûr de n'avoir aucune part de responsabilité ?
Je proposai de le rencontrer, et il m'invita à prendre le train de treize heures. Nous convînmes de nous retrouver à la gare .
Je me tournai vers le fiduciaire et demandai: Son épouse ne me connaît pas, que va-t-elle penser ?
Il me rassura: Je m'en occupe. Si vous parvenez à le convaincre de suivre le traitement, je fournirai l'argent.
Je me rendis donc à leur domicile. Il m'accueillit comme convenu à la gare. Sa femme, informée de ma venue, avait préparé un déjeuner.
En chemin, il déclara soudain: Je n'irai pas dans cet institut, à New York.
Je répondis: Si, vous irez. Vous voulez être un exemple pour les garçons du Vermont, comme je veux l'être pour les filles mais il répéta qu'il n'irait pas.
Je persistai: Si, vous irez.
Après un moment, il reprit: J'irai si vous nous accompagnez et restez près de nous jusqu'à notre retour. Sans hésiter, je répondis: C'est entendu, je viendrai. Nous partirons demain matin par le train de dix heures. Je le prendrai à Boston et vous rejoindrai à la gare.
De retour au magasin, le fiduciaire me donna 200 dollars et ajouta: Si vous avez besoin de plus, envoyez-moi un télégramme.
Le lendemain matin, je pris le train à Back Bay. Lui, son épouse et leur fille de seize ans m'attendaient à la gare de Sharon située à proximité de leur maison de campagne. Il s’assit près de sa fille et moi près de sa femme. Il aperçut une connaissance dans le train et cria, en me désignant: Elle m'emmène à New York pour soigner mon alcoolisme. Pensez-vous qu'elle réussira ?
À Providence, nous prîmes une cabine.
Il annonça: Aujourd'hui est mon jour, et je m’enivrerai. Demain sera votre jour.
Il commanda à boire. J’envoyai un télégramme à l’institut pour demander que l’on vienne nous chercher, en précisant ma tenue.
Durant tout le trajet, il répéta qu'aujourd'hui était son jour et que le lendemain serait le mien.
Il déclara vouloir aller au Waldorf et non à l'institut. Nous ne le contredîmes pas et nous rendîmes au Waldorf, où une infirmière de l'institut nous rejoignit pour veiller sur lui. Il réclamait sans cesse une jeune femme qu'il avait l'habitude de voir.
Le lendemain matin, nous prîmes le tramway pour l'institut. Il s'assit d'un côté, son épouse, sa fille et moi de l'autre. Il me désigna tout à coup et dit: Cette petite femme est responsable de ma présence ici. Elle a affirmé que je devais être un exemple pour les garçons du Vermont. Malgré son état d'ébriété avancé, ces mots étaient restés dans son esprit.
Tout au long de ma vie, chaque fois que j’ai aidé quelqu’un, je n’ai jamais réfléchi à l’avance à mes paroles. La maxime biblique Ne vous inquiétez pas de ce que vous direz, car cela vous sera donné m'a toujours guidée.
Nous passâmes cinq jours sur place. A notre retour, l'homme reprit son travail, mais il avait dilapidé une grande partie de ses revenus, et l'entreprise fut vendue. Il ouvrit un petit restaurant, et tant que je suis restée en contact avec la famille, il semblait profondément transformé.
Chaque automne, nous organisions ces kermesses pour la crèche, et j'aimais rendre visite aux entreprises, banques et assurances. Les dirigeants se disaient impatients de ma venue, me complimentant sur les conversations inspirantes que nous avions.
La première fois que je sollicitai des publicités pour notre programme, je me souvins d'un producteur de lait qui venait à North Fairfax, où ma mère avait travaillé.
Son fils m'accompagnait parfois; il m'appréciait, tout comme je l'appréciais.
Vingt ans plus tard, je me rendis au marché de Hanover Street. J’aperçus le père, désormais grisonnant, et lui demandai s'il se souvenait de moi. Une voix cria depuis le bureau: Moi, je reconnais cette voix!
Bien sûr, j'obtins une publicité pour le programme. Une amie m'avait donné plusieurs contacts, et je me rendis dans une pharmacie.
La vendeuse transmit ma carte au pharmacien, qui demanda: Qui est-ce ? Elle répondit: Je ne sais pas, mais c'est une dame.
J'entrais toujours dans ces lieux avec l'assurance d'obtenir ce que je voulais, et je réussissais généralement. Si j'avais demandé quelque chose pour moi-même, je n'y serais pas parvenue, mais je le faisais pour une cause noble.
La manière d'aborder les gens compte énormément.
Un jour, je me rendis dans une boutique spécialisée dans les broderies que je fréquentais régulièrement. Je demandai au directeur, si, comme à son habitude, il souhaitait renouveler sa publicité. D'un ton brusque, il refusa.
Je le remerciai pour son aide passée et me retirai. Il interrogea sa vendeuse sur mon identité, elle lui répondit: Il s'agit de Mme Clemens, de la crèche du South End.
Il ordonna à sa secrétaire d'écrire immédiatement pour s'excuser, expliquant qu'une personne désagréable l'avait ennuyé juste avant notre brève entrevue, me demanda de procéder comme d'habitude et de lui envoyer la facture.
Je pourrais écrire un livre à propos de ce genre d'expériences.
- début des Confidences de Marie-Louise
I became known for what was best in me.
Ich wurde bekannt für das Beste, was in mir war.
Me hice conocida por lo mejor que había en mí.
Divenni conosciuta per ciò che c’era di meglio in me.
Tornei-me conhecida pelo que havia de melhor em mim.
Έγινα γνωστή για ό,τι καλύτερο υπήρχε μέσα μου.
/image%2F1411453%2F20250714%2Fob_74e10a_mlc-devant-cheminee-34.jpg)
/image%2F1411453%2F20250714%2Fob_28d894_am.jpg)
/image%2F1411453%2F20250816%2Fob_08c800_bimbo-grok.jpg)

/image%2F1411453%2F20150809%2Fob_4194c5_bistrot-sante-6-180.jpg)