Quand j'étais couchée dans mon berceau, alors que j'avais moins d'un an, j'ai avalé deux épingles et je me souviens comment une demoiselle du quartier, qui avait été appelée, a mis son doigt dans ma gorge et retiré l'une des épingles, l'autre n'a jamais été retrouvée.
J'avais une petite soeur, Rose, de deux ans plus âgée que moi, qui souffrait d'hydropisie et ne marchait jamais. Ma sœur et moi dormions dans un lit gigogne qui se glissait sous le lit de maman et papa pendant la journée. Je me souviens comment je l'amusais pendant l'été quand les baies des champs étaient mûres. J'avais l'habitude de cueillir de grosses grappes sur les tiges et de les lui apporter.
Rose devait être portée partout où ma mère allait. Bien sûr, celle-ci lui témoignait de la gentillesse, mais j'étais sa préférée.
Ma petite sœur a traversé une période de transition à l'âge de cinq ans, j'ai donc appris ce qu'était la mort très tôt dans ma vie. Je me souviens qu’elle était allongée sur le lit. Et le jour de l'enterrement, je me vois maintenant en train de regarder par la fenêtre alors que le cortège s’en allait vers l’église et le cimetière. Tout le quartier était attristé de son départ.
J'étais un bébé de la guerre civile avec trois frères dans l'armée, l'un mort dans une prison du Sud, l'un parti en mer n'était rentré qu'une fois, l'autre était rentré à la maison avec les pieds gelés et la mort de ma petite sœur avait fait de ma maison un endroit sombre où vivre.
Mon père avait eu un frère tué à la guerre dont la femme était morte de tuberculose, laissant cinq enfants que ma mère avait recueillis et gardés pendant un certain temps jusqu'à ce qu'ils puissent être installés quelque part. Ma petite sœur était hydropique et devait être portée pendant les travaux agricoles, la confection du beurre, du fromage, etc., à tous moments elle avait besoin d'une aide particulière.
Ma mère a vécu jusqu'à l'âge de quatre-vingt-onze ans, et si quelqu'un évoquait en sa présence les difficultés qu'elle avait du surmonter, elle répondait seulement qu'elle n'avait jamais eu de problèmes, seuls les souvenirs agréables ressortaient de sa vie. Elle aimait beaucoup mon père et elle parlait souvent de l'époque où ils se fréquentaient.
Je reproduis la même attitude, c’est la sagesse de l'esprit qui me tient à cœur aujourd'hui, à 89 ans, car si ma vie a été une lutte en dents de scie, seuls les souvenirs agréables ressortent de mes heures de méditation, et je n'hésiterais pas à la recommencer et à revivre la même lutte ou d'autres tout aussi difficiles, pour apprendre les leçons qu'elles sont venues m’enseigner et me transmettre une plus grande compréhension mentale de ce qu'est la vie sur ce plan matériel.
La sagesse ne s'atteint jamais sans vivre la vie telle que nous la trouvons, en donnant le meilleur de nous-mêmes chaque jour, tout en s'oubliant au service des autres chaque fois qu'un grand chagrin nous vient à l'esprit.
Anglais : Only pleasant memories emerge from my hours of meditation.
Allemand : Nur angenehme Erinnerungen tauchen aus meinen Meditationsstunden auf.
Espagnol : Solo los recuerdos agradables emergen de mis horas de meditación.
Italien : Solo i ricordi piacevoli emergono dalle mie ore di meditazione.
Portugais : Apenas lembranças agradáveis surgem das minhas horas de meditação.
Grec : Μόνο ευχάριστες αναμνήσεις αναδύονται από τις ώρες του διαλογισμού μου.