La ferme où vivait ma famille se trouvait dans une zone rurale entre les villes de Fairfield et St. Albans, dans le Vermont.
Les conditions de l’après guerre civile étaient très difficiles, avec deux hypothèques sur la petite ferme. Les prix des aliments étaient bien plus élevés qu'ils ne le sont aujourd'hui en 1951. Les gens se plaignent maintenant du prix d’un steak. Nous n'avons jamais vu, pendant cette période, de steaks comme on peut en trouver aujourd’hui.
La viande était généralement salée ou congelée, et nous nous nourrissions beaucoup de porc salé à la sauce au lait et de pommes de terre au four avec du Johnny-cake au petit-déjeuner.
Le dimanche matin, nous mangions des pancakes avec du sirop d'érable. Parfois, maman les cuisinait aussi gros que la poêle en pouvait contenir, les beurrait et étalait dessus du sucre d'érable, les empilait ensuite les uns sur les autres jusqu'à à peu près 13 cm, puis elle les découpait pour former des tartes.
Le dimanche, nous mangions du rôti ou de la fricassée de poulet avec ces biscuits sucrés à la crème de tartre que maman confectionnait autrefois.
La sauce contenait beaucoup de crème. J'aime toujours le porc salé et la
sauce au lait avec des pommes de terre au four. Les haricots cuits au four étaient préparés dans un plat en fer, que j’avais conservé jusqu’à il y a deux ans, lorsque ma nièce vivant à Portland, dans l’Oregon, m’a demandé de le lui envoyer. J’en avais deux, un petit, dans lequel maman faisait toujours cuire un petit pain pour Louise.
J’aimais le pain frais à croûte dure, donc c’était à moi de le fabriquer tel que je le voulais. En me rappelant ces jeunes jours, je suis sûre que j’étais tout aussi heureuse à cette époque que je l’étais lorsque j’ai été entourée du luxe de la vie, prouvant que le bonheur vient de l’intérieur, et non pas en s’entourant de nombreux objets comme nous le faisons aujourd’hui, et qui demandent tellement de temps pour les garder en ordre.
Cette humble naissance m’a donné un complexe d’infériorité que j’ai mis longtemps à surmonter. En moi, j’avais des idées si exaltées tout en me demandant pourquoi j’avais ces pensées et ces sentiments que je n’étais pas en mesure de manifester. J'ai eu de nombreuses visions surnaturelles, j'ai entendu des voix, etc., mais je n'en parlais à personne de peur d’être perçue comme étrange. J'avais besoin d'un peu d’encouragement alors que je progressais vers la notoriété, et je l'ai reçu au bon moment par le biais de rêves et des visions, qui, je le sais maintenant, étaient des expériences sur le plan de l'âme.
À l'âge de trois ans, j'allais à l'école, qui se trouvait à environ un kilomètre et demi de notre maison. Chacun leur tour, mes frères me portaient sur leur dos.
J'étais considérée comme une enfant précoce, j'avais un développement supérieur à mon âge, et j'étais toujours appelée à montrer mes talents à l'école et à la maison.
À l'âge de onze ans, j'enseignais à des garçons de vingt ans des problèmes d'arithmétique pratique. Mais avec toute l'attention que je recevais, je me mettais en retrait. Je n'aimais pas être admirée, et cela a perduré tout le long de ma vie. J'ai toujours eu conscience d’avoir quelque chose en moi que je voulais voir reconnu plutôt qu’une apparence extérieure.
La première fois que j’ai eu une nouvelle robe, c’était quand j’avais onze ans. Je me souviens de l’émotion que j’ai ressentie lorsque mon frère m’a apporté le tissu pour sa confection, ainsi qu’une nouvelle paire de chaussures. Ma sœur aînée a cousu la robe, et maman et moi sommes allées au village où nous nous sommes fait prendre en photo. J’ai toujours cette photo, aujourd’hui. Maman était très jolie et portait une perruque. Ses cheveux, comme les miens par la suite, étaient devenus gris alors qu’elle était très jeune et papa n’aimait pas les cheveux gris, il lui faisait donc porter une perruque noire. Quand j’ai grandi, je lui ai demandé de la retirer.
Maman avait de beaux cheveux blancs, et sans sa perruque, elle avait l’air d’une nouvelle personne. Son médecin lui a dit quand il a vu ses cheveux blancs que si jamais elle portait à nouveau la perruque, il ne viendrait pas la voir.
J’ai commencé à travailler beaucoup plus jeune que les enfants de nos jours : nourrir les poules, ramasser les œufs, laver la vaisselle, mettre la table, aider de toutes les manières possibles à alléger les nombreux charges que ma mère devait porter. Tout en surveillant les vaches, l'un de mes passe-temps consistait à les observer brouter l'herbe au bord du chemin, à m'asseoir sur les rochers et à faire des pâtés de boue.
Me voilà vers mes huit ans ; j'adorais ratisser le foin avec le gros râteau auquel était attelé la vieille Dolly, la jument. Je me souviens d’un jour où, alors que j'avais environ cinq ans, à la suite d’un gros orage, mon père fut frappé par la foudre. Il tenait une fourche dans sa main. Les hommes l'ont ramené du champ à la maison. Il est devenu sourd des suites de cet accident.
A onze heures du matin et à quatre heures de l'après-midi, pendant toute la période des foins, ma mère préparait des sandwichs et une boisson à base de vinaigre de cidre, d'un peu de gingembre et de sucre, et je l'apportais aux hommes dans le champ.
En hiver, nous avions des Indiens venant du Canada pour acheter du bois et fabriquer des paniers. Ils me faisaient peur.
Ma mère avait l’habitude de confectionner des couvertures faites de morceaux assemblés (du patchwork). Je dors sous la dernière qu’elle a faite maintenant.
Elle en avait toujours une en cours, et les dames du quartier venaient l’après-midi pour l’aider à les coudre. Maman leur offrait toujours du thé et des biscuits avant qu’elles ne rentrent chez elles – elle avait toujours des bocaux remplis de cookies et de petits pains d’épice.
Samedi était le grand jour de la pâtisserie : pain, beignets, tartes et biscuits étaient fabriqués pour la semaine. En automne, des corvées de décorticage étaient de rigueur dans toutes les grandes fermes, avec danse et dîner après onze heures.
Ils avaient pour habitude de déguster du ragoût d'huîtres et des "Montpelier Crackers", fabriqués par Cross (Il s'agit de biscuits rustiques qui peuvent se séparer en deux pour être tartinés ou trempés dans la soupe. Ils étaient fabriqués à Montpelier dans le Vermont par la famille Cross. Note du Bistrot).
J'entends aujourd’hui encore les vieux violonistes annoncer les danses carrées: ”balancez vos partenaires, main droite, main gauche, au centre”, et ainsi de suite. En me rappelant ces jours-là, je pense à tous ces gens...
Anglais : A drink made with apple cider vinegar, ginger, and sugar.
Allemand : Ein Getränk auf Basis von Apfelessig, Ingwer und Zucker.
Espagnol : Una bebida a base de vinagre de sidra, jengibre y azúcar.
Italien : Una bevanda a base di aceto di mele, zenzero e zucchero.
Portugais : Uma bebida à base de vinagre de maçã, gengibre e açúcar.
Grec : Ένα ποτό με βάση το ξίδι μηλίτη, το τζίντζερ και τη ζάχαρη.