Voici une curieuse histoire dans la mouvance de François d'Assise.
Elle est liée à la mystérieuse personalité de "Frère Junipère", de "Juniperus" en latin, "Ginebro" en italien, qui a le sens de "genévrier", "genièvre" ou "Guenièvre" ce qui nous relie à l'épouse d'Arthur et à la maîtresse de Lancelot et à toute une gamme de prénoms celtes reliant la pureté "gwen" et la valeur "weal".
Ces nuances de pureté et de valeur (courageux, valeureux) se retrouvent dans le personnage de Junipère qui est l'incarnation même d'une humilité et d'une simplicité incrédiblement béate mais d'une efficacité ravageuse.
Nous sommes également tentés de trouver, dans les légendes liées à Junipère issues des "Fioretti", certains éléments ramenés par François d'Assise de la 5e Croisade (1217-1721) et de son voyage en Egypte...
Les "Fioretti" (les petites fleurs) sont retranscrites avec l'exagération des hagiographies médiévales mais nous pourrions deviner derrière une histoire profane et une moralité chrétienne, une allégorie ésotérique à décoder...
""Junipère va donc voir un Frère malade et lui demande ce dont il a besoin pour guérir.
Et celui-ci répond "un petit pied de porc".
Notre Junipère part donc rejoindre un troupeau de porc, en avise un, lui coupe un pied, le laissant avec 3 pattes et revient en courant préparer un plat d'un tel délice que le malade s'en trouve guéri.
Le propriétaire du troupeau fait naturellement un scandale auprès de ceux qui ont mutilé la bête...
François et les frères tentent de calmer l'homme qui ne veut rien savoir.
François dépèche donc Junipère pour calmer l'homme et agir en sorte que la faute soit réparée et que l'homme n'ait plus de raison d'en vouloir à la communauté des frères.
Junipère qui est convaincu que le porc appartient davantage à Dieu qu'à son propriétaire retourne voir celui-ci.
L'autre naturellement ne décolère pas, mais Junipère, indifférent à ses insultes lui explique combien il est heureux d'avoir pu ainsi venir en aide à son prochain et ne regrette que d'avoir été mal compris...
A bout d'arguments, il se jettera au cou du propriétaire et le serrera contre son cœur...
Le propriétaire finira par craquer: il achèvera le porc et l'offrira finalement à la communauté des frères.
Le dernier mot revient à François d'Assise: que n'avons nous une forêt de ces genévriers...""