Comment ne pas consacrer le message d'aujourd'hui à la belle intuition d'une buveuse qui rapprochait hier le sceau de la Fraternité introduit par TothmesIII et la 19e lame du tarot: le soleil!
S'il est facile de voir l'analogie entre les deux murs et entre les deux soleils, il est beaucoup plus audacieux de prétendre que les deux personnages correspondent au scarabée...
Nous invitons les buveurs à se reporter avec le "moteur du bistrot" aux nombreux messages qui ont déjà évoqué le scarabée égyptien Kheper que l'on trouve parfois sous le nom de khepri ou de khepra...
Il est bon de rappeler, avant tout, que le scarabée est un symbole solaire lié à l'idée d'évolution et les mystiques ne peuvent s'empêcher de remarquer que le symbole comporte par bien des aspects les concepts de réalisation et d'illumination.
Le khepra a la réputation de "venir seul à l'existence" c'est la divinité ou le principe du renouvellement.
Il exprime la renaissance matinale du disque solaire: Râ Khepri, le soleil levant destiné à devenir Râ totalement illuminé.
C'est une divinité autogène, donc venue au monde d'elle-même: comme on ne voit pas les scarabées se féconder, on retient qu'ils pondent d'eux-même l'œuf de leur future naissance, placé dans une petite boule conduite en un endroit ensoleillé avant de s'envoler.
La "réalisation" du scarabée évoque l'idée de royauté et les fameuses "noces chymiques", (le "y" du mot "chymique" insistant sur le sens ésotérique d'alchimique) c'est à dire l'accueil de l'Être intérieur, le processus de l'illumination, l'éveil progressif de la "kundalini" et de ses fameuses "montées" qui épurent les adeptes et les détachent de la sexualité animale...
Dans le tarot qui tient naturellement sa source des initiés d'Egypte, la représentation des deux personnages de la 19e lame est naturellement issue du symbole du scarabée égyptien, mais elle est liée à la compréhension de celui qui a réalisé l'enluminure.
Traditionnellement les symboles rosicruciens, outre les 3 niveaux de compréhension (l'aspect direct, l'aspect abstrait intellectuel et l'aspect ésotérique), concernent 3 niveaux distincts d'application: le chercheur, la Fraternité et l'humanité.
Cela constituerait donc 9 approches fondamentales (3 fois 3) et donc la représentation de chaque version du tarot insistera sur une ou plusieurs de ces approches influencées par le développement personnel de l'enlumineur.
Si nous faisons parler la représentation d'en haut de la 19e lame, nous voyons que les attributs féminins du personnage de gauche sont très peu accentués, et tout le monde ne remarque pas forcément que le personnage repousse l'homme de droite assez entreprenant.
Mais dans le tarot d'un occultiste, comme Osvald Wirth, la féminité du personnage de droite se retrouve accentuée et l'enlumineur insiste sur l'aspect fusionnel d'une relation qui se produit à l'intérieur d'un cercle.
C'est Spencer Lewis qui expliquait avec humour que le véritable "tantrisme" et le symbolisme des "noces chymiques" était naturellement incompris par des gourous sans scrupules, entraînant les autres sur une pente descendante et leur curieuse idée de la "fraternité", trouvait ainsi le prétexte à des rites sexuels, qui se terminaient parfois par l'arrivée de la police!