Les Rosicruciens parlent souvent du mystérieux processus cyclique d'ouverture de la tombe qui veut qu'à certaines périodes la Rose+Croix ressurgisse dans un certain contexte selon des cycles de 108 ans d'activités diverses suivis d'une période égale de sommeil.
Tout cela est généralement invisible pour un observateur extérieur car les résurgences rosicruciennes qui se manifestent d'une manière visible pour le monde profane sont rares et on en connait généralement 2: la résurgence allemande du début du 17e siècle et la résurgence américaine de Spencer Lewis vers 1908 ou 1909.
Il y en a eu naturellement des centaines d'autres au cours des âges que le monde profane n'est pas en mesure de reconnaître comme telles, de la même manière qu'il y en a également des fausses qui sont d'amusants clins d'œils pour les authentiques chercheurs qui doivent s'entraîner en apprenant à les éliminer...
Lorsque nous voyons la difficulté à perpétuer, par exemple, la transmission de Spencer Lewis et simplement les difficultés qu'éprouvent les chercheurs à retrouver les textes traditionnels authentiques, nous comprenons plus facilement que les "juridictions cosmiques" auxquelles les résurgences sont attachées ne peuvent s'exprimer qu'au sein de cultures particulières.
Par exemple, les chercheurs ne savent généralement pas qu'il existe un cycle de la Rose+Croix de langue française qui est réputé se trouver décalé de 2 ans par rapport au cycle de la Rose+Croix américaine.
Si nous considérons, par exemple, comme référence que le cycle américain commença en 1908 lorsque le Maître Danius se manifesta à Spencer Lewis en lui faisant apparaître la Rose+Croix, alors qu'il était en méditation dans une petite église new-yorkaise, nous pourrions considérer que la Rose+Croix de France commença son cycle d'activité en 1910.
Contrairement à son homologue américaine, la Rose+Croix française était particulièrement discrète, car il était important de traverser sans encombre les guerres qui marquèrent le vieux continent et qui firent beaucoup de victimes au sein des organisations qui étaient moins discrètes.
Rares sont donc les traces laissées par ces "RCRF", ces "Français Réguliers de la Rose+Croix" (en latin, Rosae Crucis Recti Franci) qui seront entrés dans leur période de sommeil en 2018 après 108 ans d'activité, pour ressurgir éventuellement en 2126 conformément au cycle...
En effet, le contexte de l'époque ne justifiait pas la diffusion d'un enseignement populaire puisque il était possible de profiter de l'impact profane de la résurgence américaine.
En Angleterre, en revanche, c'est l'inverse, si l'on peut dire, puisque la longue période de sommeil du cycle anglais qui est en "opposition de phase" par rapport aux cycles français et américains, s'achève pour permettre une résurgence qui devrait débuter prochainement vers 2016...
Tout cela est intéressant et ne manque jamais de donner lieu à d'intéressantes spéculations, mais il y a un autre détail d'importance à développer: la notion de "fermeture de la tombe".
En effet, la "fermeture de la tombe" n'a rien à voir avec la fin du cycle!
Dans la résurgence populaire de Spencer Lewis, il y eut un moment bien précis au cours duquel l'impulsion généreuse du début qui transmit d'une manière non voilée la totalité des informations captées dut forcément faire face à un public insuffisamment préparé pour capter l'essence de l'enseignement, ce qui obligea à présenter les choses autrement.
Serais-ce l'allégorie d'une graine que l'on mettrait en terre afin que ceux qui ne peuvent sentir l'essence soient au moins séduits par de beaux fruits?
Toujours est-il que ce processus s'était déjà produit avant que Spencer Lewis ne le décrive précisément en juillet 1936 dans son fameux texte ésotérique "Ouvrir la Tombe" retraduit et publié au Bistrot en juin 2011. (Ouvrir la Tombe, lien cliquable).
Mais comment résister à en republier ce petit passage si inspiré:
""Non seulement le «corps» de C. R. C. est exhumé de la tombe, mais, après un certain temps, il est enfoui à nouveau dans l'attente du prochain retrait périodique. Mais les secrets préservés dans de rares manuscrits, sculptés en hiéroglyphes sur les murs de la tombe, gravés sur des morceaux de métal, inscrits sur des bijoux ou marqués avec du sang sur des morceaux de parchemins, devront également être préparés à revivre avec des interprétations modernes et des applications pratiques.""