Si souvent, nous oublions qu'il y a des milliers de personnes dans chaque partie du pays, qui ne sont pas à proprement parler malades, mais en manque de soutien dans certaines difficultés de la vie, privés de ces privilèges qui sont pourtant les droits de naissance de l'homme et dont nous jouissons peut-être si librement et si abondamment que nous n'y pensons plus vraiment.
Beaucoup de ces personnes sont confinées à leur lit ou à une chaise roulante ou encore liées à des formes de harnais ou d'équipements qui les laissent couchées dans des positions inconfortables, heure après heure et jour après jour, en raison d'une certaine condition anormale dans leur organisme résultant d'un accident ou d'une autre infortune. Beaucoup de ces personnes vivent dans des conditions misèreuses dépendant de la charité d'œuvres de bienfaisance pour la simple nourriture, les vêtements, ou parfois pour un avis médical. Beaucoup trop d'entre elles sont dans des institutions, des sanatoriums, des hôpitaux, des pensions, ou des petits meublés, séparées d'amis et de parents et dépendent totalement de visiteurs occasionels qui voudront bien lire pour eux, ou leur dire des choses du monde extérieur ou encore les mettre en contact avec les choses les plus grandes de la vie.
Très rarement en effet quelqu'un s'offrira de les emmener pour une promenade dans une automobile ou pour une sortie dans leur fauteuil roulant, ou les sortir au soleil, ou au milieu des arbres et des fleurs, pour voir les collines, les lacs, les rivières ou les océans.
Ils sont au courant des films, des concerts, des choses heureuses de la vie, mais ils n'en jouissent pas car ils ne peuvent y aller seuls et ils n'ont pas celui qui prendra le temps ou la peine de mettre ces choses dans leurs vies.
(à suivre)
Version américaine:
So often we forget that there are thousands of persons in every section of the country who are not actually ill but in dire need for companionship, assistance in solving some of life's problems, enjoying some of the privileges that are man's birthright, and participating in even the most simple and common of every day indulgences which all of us enjoy perhaps so freely and so abundantly that we give little thought to them.
Many of these persons are confined to bed, couch, wheel chair, or very often special forms of harness or equipment which makes it necessary for them to lie in uncomfortable positions hour after hour and day after day because of some abnormal condition in their body resulting from accident or other misfortune, and many of these are in poor circumstances dependent upon charity for just food and clothing, or perhaps medical advice, and, too, many of them are in institutions, sanitariums, hospitals, boarding houses, or small furnished rooms separated from friends and relatives and dependent wholly upon an occasional kindly visitor to read to them or to tell them of the things of the outside world or bring them in contact with the greater things of life.
Very seldom indeed does anyone offer to take them for a ride in an automobile or for an outing in their wheel chair, or take them into the sunshine or among the trees and flowers, or to see the hills, lakes, rivers, or oceans. They read of the moving pictures, the concerts, the happy things of life, but they enjoy none of them for they cannot go alone and they have no one who takes the time or the trouble to bring these things into their lives.