Max Heindel (1865-1919), de son vrai nom Carl Louis von Grasshoff, fut en 1904 le vice président de la Société Théosophique aux USA. mais suite à une crise cardiaque il démissionna. Il connaitra une deuxième crise en 1910 et mourera d'une 3ème en 1919.
En 1905, il se déplaça en Allemagne pour rencontrer Rudolph Steiner qui dirigeait la Section allemande de la Société Théosophique et qui fondera l'Anthroposophie en 1912.
Max Heindel avait déja écrit quelques chapitres de "Rosicrucian Cosmo-conception" traduit en français par "Cosmogonie des Rose-Croix" et dont la première édition en 1909 fut dédiée à "son ami Rudolph Steiner" qui avait sur lui l'influence d'un "frère ainé" à qui il avait emprunté certains passages ce qui justifia plus tard des accusations de plagiat...
Sur la première page de sa "Cosmogonie des Rose-Croix, édition de 1974, figure la curieuse indication suivante: "Max Heindel est l'unique porte parole de la Rose-Croix fondée au 14ème siècle."
Une petite note précise: "ne pas confondre avec la Rose-Croix allemande du XVIIème siècle, ni avec les nombreuses associations et sectes diverses actuelles". Naturellement, celà vise en particulier l'AMORC de Spencer Lewis, mais cela met également à l'écart les sympathisants de Max Heindel de nombreuses sources rosicruciennes.
Max Heindel avait 45 ans, il était une personnalité connue par ses responsabilités théosophes et il avait ouvert son premier centre lorsqu'il fut au contact de Spencer Lewis qui avait 20 ans de moins.
Il semble que Harvey Spencer Lewis proposa à Max Heindel de participer à l'Amorc, ce que Max Heindel refusa, préfèrant s'investir dans la création du "Rosicrucian Fellowship" connue en France comme l'Association Rosicrucienne dont le côté strict choque parfois.
Ainsi, Christian Rosenkreutz n'est pas considéré comme le personnage éponyme de la Rose+Croix mais comme un personnage ayant véritablement existé et dont on perpétue l'existence astrale par la visualisation de 12 grand-maîtres entourant le tombeau de RosenKreutz.
L'association se positionne comme un "mysticisme chrétien" et la rose-croix n'est plus l'antique croix d'or (aurae crucis) à la rose rouge (rosae rubae), mais une croix comportant une guirlande de roses.
Les membres sont invités à suivre un végétarisme strict, même en dehors des périodes de préparation d'expériences mystiques; de la même manière, il doivent s'abstenir de consommation alcoolisée.
Enfin, certains interdits comme la fréquentation de groupes ésotériques peuvent être ressentis comme une curieuse perte de libre arbitre pour qui aspire à la maîtrise. Quoique ce n'est pas tout à fait la "maîtrise" qui est visée mais un état de "disciple".
Du côté de Spencer Lewis, Max Heindel est décrit comme un "canal personnel", une belle formule que les rosicruciens se doivent naturellement de décoder!