C'est une sensation assez rare de se trouver dans un musée et de voir les visiteurs discuter entre eux de la Rose+Croix d'une manière naturelle...
Et pourtant c'est ce qui se produit quotidiennement au Musée Paul Dini (le musée municipal de Villefranche sur Saône, en Saône et Loire) qui accueille une exposition temporaire (qui se termine le 13 février 2011) sur le Symbolisme, définit comme "un courant littéraire et artistique né à la fin du 19ème siècle".
Et naturellement le musée fait la part belle à Péladan et aux "Salons de la Rose+Croix". Le dépliant du musée précise:
"(...) le premier Salon de la Rose+Croix ouvre ses portes le 10 mars 1892 à la Galerie Durant-Ruel, rue Lepeltier à Paris et présente 250 œuvres et 70 artistes.
Conçu comme un évènement, le Salon est inauguré avec cérémonial sur une musique composée spécialement par Erik Satie. le succès est considérable, 22000 visiteurs y affluent en un mois.
(...) Ceux qui souhaitent participer aux Salons ne sont pas tenus d'adhérer à l'Ordre de la Rose+Croix. la condition requise est de répondre à un réglement qui bannit toute représentation naturaliste ainsi que les scènes militaires ou historiques. Pour Péladan, l'art a une mission divine qui doit élever l'âme avant de satisfaire l'intellect.
(...) Alexandre Séon (1855-1917) , artiste de la région lyonnaise, est un des participants les plus réguliers , il illustre les couvertures des catalogues et des publications de Péladan."
La gravure ci dessus, signée "Alex Séon 1901", évoque symboliquement la Loire du côté de Saint-Etienne, c'est à dire près de sa source. C'est donc une jeune fille. Le poisson au dessus reprend le blason du département (de gueule à dauphin d'or) et on remarquera les 7 fleurs en dessous, 7 "pensées", à l'instar de 7 centres psychiques, qui suggèrent l'idée d'une "entité" individualisée et vivante...