"Quiconque entrera en ce lieu comme protecteur des medou-neter sera un Aîné de sa cité!"
Cette formule, tirée d'un proverbe égyptien, évoque tout l'intérêt de la connaissance des symboles égyptien, les "médou-neter".
"Medou" est un "bâton", qui permet de s'appuyer, de frapper, mais les initiés doivent être sensible à un sens subtil de "canal", ce qui nous a donné en grec "média"...
"Medou" est aussi la "parole"...
La tradition égyptienne précise que de la même manière que le bâton laisse passer la sève, la parole peut laisser passer la puissance du "Neter", son "Verbe"...
On prononce "neter" par habitude, mais en fait le "t" est mouillé, c'est "neTIer."
Le "Neter", le petit drapeau, est le symbole de la divinité, la marque du légitime propriétaire d'un terrain, l'émanation de l'Être unique qui demeure le neter neterou, le "Neter des Neter"...
Dans l'écriture, le Neter précède toujours respectueusement le Medou, même si son nom est parfois prononcé après...
C'est l'expression d'une clef magique que l'on nomme de nos jours "l'antéposition honorifique"...
Il y a enfin le petit rouleau de papyrus ficelé, symbole de l'abstraction, voire, du secret à découvrir et parfois à transmettre.
Mais il ne faut pas tomber dans le fétichisme du symbole: ne perdons pas de vue que c'est la conscience du scribe qui permet à celui-ci de devenir lui-même le medou neter.
Souvenons-nous de ce proverbe égyptien qui nous décrit la chose d'une manière typique et très crue: "un homme peut être nu pourvu qu'il ait son bâton!"
Son bâton c'est naturellement son "Medou".
Celui qui par l'étude, la réflexion, la méditation, la formation et parfois évidemment l'initiation, parvient à acquérir et à maîtriser les différents sens (profane, abstrait, ésotérique) d'un symbole, obtient ainsi la capacité d'être un Prêtre du "Neter".
Ainsi le "Neter", sous la forme du symbole, notion horienne (liée à Horus) qui rassemble, s'oppose à l'ignorance et à la superstition qu'il éloigne de lui sous l'influence des épreuves tentatrices de Seth celui qui détourne, l'adversaire indispensable que les hébreux on nommé hashatan "שָׂטָן" et qui nous a donné "satan", bien que les latins dispose du terme "adversus", ce qui est en face.
De même, les grecs avec la même racine "βολο" (bolo) opposaient "symbolein", qui rassemble (qui réunit dans le même bol...), à "diabolein", qui divise, ce qui nous a donné le "diable"!
Sur ces bases, plusieurs questions se posent:
Comment les Maîtres égyptiens enseignaient-ils, transmettaient-ils, utilisaient-ils et validaient-ils leurs Medou-Neter?
Les fondamentaux de la Science des Mages enseignent que l'Intention véhiculée par le symbole entre en action lorsque l'officiant maîtrise à la fois le son, le sens, le graphisme du symbole et seul un prêtre du Neter, dûment initié et ayant le respect indispensable du Neter, peut atteindre l'état vibratoire permettant de valider correctement le "medou neter".
Pour ne pas parasiter leur travail sacré, les Maîtres des Neter utilisaient donc, dans leur travail profane, une écriture véhiculaire, pratique et rapide: l'écriture démotique qui permettait de relever et d'étudier un texte sans le danger d'une mauvaise utilisation contrariant le Neter...
Spencer Lewis révélait dans un de ses messages, écrits vers 1920, que c'est le Pharaon Akhenaton qui avait sélectionné les symboles spécifiquement utilisés dans ce qui allait devenir ensuite l'enseignement transmis par les "Rosicruciens".
Cela laisse deviner que tous les symboles égyptiens n'ont pas la même importance et que certains des nombreux alphabets sont plus utiles, pour ce qui nous intéresse, que d'autres.
Mais c'est ainsi que sont apparus certains symboles de degrés dont nous ne retrouverions vraisemblablement aucune trace dans l'écriture hiéroglyphique que les égyptologues ont pourtant déjà décryptée en relevant des milliers de Medou Neter.
La résurgence lewissienne de la Rose+Croix aura donc permi, le temps d'ouvrir et de refermer la "tombe" quelques années plus tard, de capter et de transmettre en réactualisant au profit des chercheurs les plus sincères, les fameux Frères Ainés, la connaissance traditionnelle qui a toujours vocation à être dissipée au cours des âges dans son indispensable opposition séthienne et ténébreuse.
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Voir aussi: "une parole à dire", "Cœurs de Khakou" et "La Baguette Ouadjique"...