Les trois mois d’été me furent nécessaires pour retrouver toute mon énergie.
Mon corps tout entier avait été affecté par ma chute. je portais ce jour là des chaussures à talons hauts, et ma robe, taillée en fourreau, était resserrée au niveau des jambes empêchant tout mouvement qui aurait pu m'éviter de tomber.
Mon visage, en revanche, n'avait subi aucun dommage bien que je sois tombée les bras serrés le long de mon corps. C’était comme si quelqu’un m’avait poussée dans le dos.
Je passai beaucoup de temps à la bibliothèque publique où je pouvais accéder à des ouvrages à consulter uniquement sur place. Qui plus est, le bibliothécaire, en raison de ma fonction officielle, me permit d’emprunter de nombreux livres épuisés et de grande valeur pour quelqu’un à la recherche de connaissances spirituelles et occultes.
Un jour, alors que j’étais en méditation dans le Temple, la pensée me vint que nous avions besoin d’une bibliothèque en lien avec la Loge. À cette époque, nous avions comme membre une femme dont la richesse était estimée à plusieurs millions.
Une pièce voisine de la Loge venait de se libérer et je demandai à cette personne si le projet de contribuer à l’installation d’une bibliothèque dans cette pièce était susceptible de l'intéresser.
Elle proposa spontanément et avec joie de prendre en charge son installation et sa gestion, me demanda de découvrir le coût du loyer ajoutant qu'elle le prendrait à son compte jusqu’à ce que la bibliothèque soit en capacité de s’autofinancer.
Sa seule exigence fut d'être seule à gérer et financer l'ensemble. Il fût convenu que chaque membre pourrait obtenir une carte d’abonnement pour un dollar et payer dix cents par semaine pour chaque livre emprunté.
Elle me demanda d'aménager la pièce me laissant toute pouvoir de décision quant au coût que cela représentait. Il s'agissait de son argent et je ne souhaitais pas être seule face à ces dépenses, je demandai alors à ce que son fils m’accompagne. Il me conduisit donc en ville pour réaliser les achats nécessaires et me dit: Prenez ce qu’il y a de mieux, c'est ce que souhaite ma mère et elle peut tout à fait se le permettre.
Elle souffrait d’arthrite, ses pieds étaient très enflés lui rendant la marche difficile et n'avait pu se joindre à nous.
Nous avons acheté de belles bibliothèques modulaires en chêne, un bureau, des classeurs. Elle désirait installer deux fauteuils confortables, un pour elle et un pour moi, ainsi que des chaises en rotin pour disposer dans la pièce.
Nous avons acheté un tapis, des tentures pour les fenêtres, avec des rideaux bleus, des coussins pour les fauteuils, et quelques tableaux que les Maîtres avaient suggérés.
Puis, lorsque la pièce fut installée et décorée, elle proposa d'allouer 1 000 $ pour les livres, et plus si nécessaire.
Je me rendis dans toutes les librairies de la ville pour expliquer de ce que nous étions en train de réaliser. Chacune nous accorda une remise de 33 % sur les livres achetés, nous permettant d’en emprunter autant que nous le souhaiterions pour les examiner et rendre ceux qui ne nous conviendraient pas.
Plusieurs membres, anciens et actuels grands lecteurs, aidèrent dans le choix des livres. Nos préférences se sont portées sur des ouvrages couvrant tous les courants du moment, la Pensée Nouvelle, la Théosophie, le Baha’isme, la Science Chrétienne, la Numérologie, les enseignements de l’Inde ancienne, des livres sur l’histoire antique, des biographies de vieux alchimistes et philosophes, etc.
Les membres étaient invités à contribuer en offrant des livres qui leur avaient été utiles dans leur cheminement.
Nous avons rempli cinq bibliothèques modulaires avec des ouvrages choisis.
Chaque livre était recouvert d’un papier bleu ciel, avec une étiquette blanche au dos mentionnant le titre du livre et le nom de l’auteur.
La pièce, une fois terminée, était magnifique, une création dont nous étions fiers. Une réunion se tînt avec tous les membres de la Loge, et un Conseil d’administration fut élu. Je fus nommée présidente, et la donatrice, Mme Annette Robins, vice-présidente.
On me demanda de trouver un nom pour la bibliothèque. En rentrant chez moi, j'allai tout droit à ma bibliothèque et le premier livre que j'aperçu fut Sesame and Lilies de Ruskin, un livre que le cher vieux pasteur, mentionné plus haut, m’avait offert. En l’ouvrant, le premier mot que mes yeux virent fut :
Athena, la Reine de l’Air, représentant l’énergie et l’essence omniprésente qui soutient toute vie. Ainsi, Athena fut choisie comme nom de la bibliothèque. J'avais laissé mon intuition me guider, et j’avais senti que c’était le nom juste.
Il fallut quatre mois pour tout finaliser. Le 17 février 1922, l'inauguration eut lieu. Ce fut une nuit mémorable. Le Scribe et moi avions reçu un message des Maîtres pour cette inauguration, et comme nous étudiions l’astrologie, nous avons fait établir l’horoscope pour cette heure. J’ai inclus à la fois le message et l’horoscope dans cette histoire de la bibliothèque Athena, car ils contiennent tant de sagesse qu’ils méritent d’être relus souvent.
La bibliothèque fut incorporée, avec une clause stipulant qu'en cas de dissolution, la bibliothèque pourrait être donnée à une organisation, ou à une personne. Mme Robins avait en tête de continuer à la faire vivre comme bibliothèque indépendante si jamais la Loge devait être dissoute.
Lorsque je me retirai de l’Organisation en 1940 et que je fondai la Société Astrologique Athena, les Maîtres ordonnèrent que la bibliothèque soit déplacée au 198 Bay State Road. Lorsque l’incorporation fut dissoute, la bibliothèque me fut confiée, Mme Robins étant décédée en 1924. Ainsi, la bibliothèque fait désormais partie de ma maison. Seuls les Maîtres connaissent l’avenir et le destin de la bibliothèque Athena. Elle était, et reste encore, mon bébé, car elle fut créée par ma pensée, menée à son accomplissement, puis concrétisée dans la réalité.
Si plus de gens comprenaient cette citation biblique : La foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas, combien plus pourrait être accompli ! Pourquoi ai-je accompli tant d’entreprises dans ma vie que les gens qualifient de merveilleuses ? Parce que j’ai toujours dit que les pensées sont des choses. La patience est ce qu’il faut, car vos pensées doivent prendre forme avant de pouvoir être réalisées. Les gens qui parlent beaucoup de ce qu’ils vont faire n’accomplissent jamais grand-chose, parce qu'ils gaspillent toute leur énergie à en parler, au lieu de travailler en silence, tout comme une plante pousse dans l’obscurité, prenant racine d’abord dans la terre, puis dans l’air, en travaillant silencieusement jusqu’à ce que vienne le temps de fleurir, et que ses efforts et sa patience soient récompensés et que son parfum emplisse l’air.
Il en va de même avec nos pensées. Si nous ne rêvassons pas, mais travaillons de manière constructive, en habillant nos pensées de paroles justes et d’actions, nous pouvons nous surprendre nous-mêmes, ainsi que ceux avec qui nous entrons en contact, par nos réalisations. Très peu de personnes réalisent tous les talents qui dorment dans leur esprit subconscient, simplement en attente d’être amenés à prendre forme.
Chaque personne vivante aide à construire l’avenir pour ceux qui viendront après nous en profiter. Et puisque nous bénéficions de ce que d’autres ont bâti, pourquoi ne pas offrir nos meilleurs efforts pour ceux qui viendront après, comme compensation pour nos joies présentes ? Je suis désolée de devoir le dire, mais c’est une vérité écrite en lettres capitales, nous vivons dans un monde égoïste, et c’est la raison des guerres cruelles de notre époque.
Nous entrons dans l’Ère du Verseau, l’Ère de l’Air et tout égoïsme, tout matérialisme et toute avidité doivent être éradiqués, car le Verseau doit inaugurer l’Ère spirituelle, où la véritable Fraternité régnera, ou devra régner.
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Anglais : We needed a library connected to the Lodge.
Allemand : Wir brauchten eine Bibliothek in Verbindung mit der Loge.
Espagnol : Necesitábamos una biblioteca vinculada a la Logia.
Italien : Avevamo bisogno di una biblioteca collegata alla Loggia.
Portugais : Precisávamos de uma biblioteca ligada à Loja.
Grec : Χρειαζόμασταν μια βιβλιοθήκη συνδεδεμένη με τη Στοά.
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