J’étais le maréchal Ney, l’un des maréchaux de l’armée de Napoléon, connu comme le plus brave des braves. C’est lui qui a incité Napoléon à abdiquer, cela dans le but d’empêcher la guerre civile en France.
Le nom du maréchal Ney a été immortalisé en Suisse. Il y fut nommé ambassadeur par Napoléon lui-même pour aider à résoudre les querelles internes qui duraient depuis plusieurs années. C'est grâce également à ses grandes connaissances, à son leadership et à sa patience qu'il parvint à apaiser les différends entre les divers cantons du pays. C’est encore grâce à ses efforts que les ratifications des traités entre la Suisse et la France furent échangées le 12 décembre 1803.
Grâce à ses relations amicales avec le peuple, il réussit en un an à organiser un nouveau gouvernement. Pour l’excellent travail accompli, les citoyens de Berne décidèrent de perpétuer le souvenir de sa mission par l’érection d’un monument public – une distinction des plus inhabituelles.
Une fois encore, Ney avait remporté une victoire. Avant son départ, le Landaman fut autorisé à exprimer les regrets des cantons confédérés et, en leur nom, à lui envoyer à Paris une tabatière en or ornée du monogramme de la Suisse et serti de diamants. Le tout accompagné d’une lettre exprimant leur gratitude pour le travail accompli et leurs regrets quant à son départ. J’ai entendu dire qu’aujourd’hui encore, ils organisent toujours des fêtes pour célébrer sa mémoire.
Le maréchal Ney fut reconnu coupable de trahison par les Bourbons et condamné à être fusillé après la bataille de Waterloo, mais grâce à l’intervention d’une organisation fraternelle dont il était membre, sa vie fut sauvée. Au moment de son exécution il passa lentement devant le peloton, parlant à voix basse, de manière à ce qu’eux seuls puissent l’entendre. Le major de Bias s’avança avec un linge blanc et lui dit : Puis-je vous demander de vous agenouiller, Monsieur le Maréchal, et de me laisser placer ceci devant vos yeux ? Mais Ney l’écarta d’un geste et répondit : J’ai livré cent batailles pour la France, Monsieur. Pensez-vous que j’ai peur d’affronter les balles ?
Il donna la tabatière offerte par les Suisses et sa bourse au vieux prêtre qui l’avait visité en prison et qui l’avait accompagné jusqu’au jardin où il devait être fusillé, le priant de les remettre à Madame Ney: Ce sera un souvenir - quant à l’argent, vous l’utiliserez pour les pauvres de Saint-Sulpice. Ceux qui devaient tirer lui étaient favorables et visèrent donc trop haut. Lorsqu’il tomba, il avait une poche de liquide rouge dans sa poche. En tombant en avant, la poche éclata, et on pensa qu’il était mort. Un groupe de membres de sa société secrète le couvrit rapidement et l’emmena.
Le liquide rouge lui avait été fourni par un envoyé du duc de Wellington.
Il avait le courage des dieux car sa conscience était claire. Il avait essayé de sauver la France d'un bain de sang. Il fut emmené dans un couvent et de là, il partit déguisé en compagnie de deux autres maréchaux. Les trois obtinrent finalement un visa pour l'Amérique et débarquèrent à Charlestown.
Des funérailles avaient eu lieu avec un cercueil vide. Quelque temps plus tard, Madame Ney souhaita déplacer le cercueil vers un autre lieu mais lorsqu’elle obtint finalement l’autorisation de le faire, ils trouvèrent un cercueil vide.
Avec d'autres, il avait été envoyé en Amérique, où, sous le nom de Peter Stewart Ney, il enseigna dans une école de Caroline du Nord. Il mourut à l'âge de soixante-dix-sept ans, le 7 novembre 1846, et fut inhumé dans le cimetière presbytérien de Third Creek, dans le comté de Rowan, en Caroline du Nord.
Il y avait vécu sa vie d'exilé, consacrant son temps à des activités culturelles, prenant d'abord le temps nécessaire pour devenir instituteur, puis enseignant dans les écoles. À la fois par l'exemple et par les préceptes il gagna l'amour et l'admiration de tous ceux qu'il rencontra, jusqu'à ce que son âme soit libérée de ce triste bannissement.
Après de longues années d'agitation, le Gouvernement provisoire de la France rétablit le nom du maréchal Ney à sa juste place dans l'histoire. Ce même gouvernement provisoire après la Révolution de 1848, décida que son procès et sa condamnation devaient être déclarés irréguliers, que son nom devait être réinscrit au tableau de la Légion d'honneur et qu'une statue serait érigée à sa mémoire sur le lieu de son exécution. (Voir Le plus brave des braves, par A. H. Atteridge, page 371.)
Un peu avant que le maréchal Ney ne décède, il reçut une lettre de sa femme lui annonçant qu'il avait été graciéet lui demandant de rentrer, mais il craignait que ce ne soit un piège. Il était désormais un vieil homme et se doutait que le monde aurait changé.
L’acteur Richard Ney affirme que le maréchal Ney était son grand-père.
Il n’était pas un traître à son pays. Il aimait la France et son peuple et quelles que soient les erreurs de jugement qu’il ait pu commettre lorsqu’il fut confronté à la difficile question de soutenir les Bourbons ou de rejoindre Napoléon à Waterloo, elles venaient uniquement de sa réflexion profonde, et non de son coeur. Il voulait éviter une guerre civile et un bain de sang en France. Il voulait éviter les crimes civils.
Le duc de Wellington, un frère maçonnique, avait le pouvoir de le sauver de l’accusation de traîtrise, mais il ne veilla pas à ce que justice lui soit rendue. Il avait foi en un traité qu’il avait lui-même ratifié qui accordait l’amnistie à tous ceux qui avaient suivi Napoléon pendant les Cent-Jours. Il aurait pu exiger que sa vie soit épargnée.
Ce que vous mesurez aux autres vous sera mesuré en retour - Le duc de Wellington est maintenant incarné sur terre et, à cause de sa nature obstinée, il est devenu un exilé de son pays bien-aimé – telle est la loi du karma ou de compensation. Ce n’est pas toujours ce que nous nous faisons à nous-mêmes qui compte, mais ce que nous permettons aux autres de faire lorsque nous avons une responsabilité dont nous devons répondre de par la fonction que nous occupons.
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- début des Confidences de Marie-Louise
(à suivre..)
Anglais :
Those who were supposed to shoot him were sympathetic, so they aimed too high.
Allemand :
Diejenigen, die ihn erschießen sollten, waren ihm wohlgesinnt und zielten daher zu hoch.
Espagnol :
Los que debían fusilarlo le eran favorables, así que apuntaron demasiado alto.
Italien :
Coloro che dovevano fucilarlo gli erano favorevoli e quindi mirarono troppo in alto.
Portugais :
Aqueles que deviam fuzilá-lo eram a seu favor e, por isso, miraram alto demais.
Grec :
Αυτοί που έπρεπε να τον εκτελέσουν του ήταν ευνοϊκά διατεθειμένοι και έτσι σημάδεψαν πολύ ψηλά.