Pendant la période de ma toute petite enfance, mon père et ma mère me semblaient bien plus heureux ; le luxe de la vie dont nous nous sommes entourés depuis n’ayant rien ajouté au bonheur ni à la joie de vivre.
En hiver, à l’approche de Noël et du Nouvel An, chaque fermier tuait des animaux. L'un tuait un gros cochon, un autre un bœuf, un autre un mouton, un autre un veau, et le tout était partagé entre tous les voisins et congelé dans les glacières que chaque fermier se devait d’avoir.
Pendant les vacances, chacun donnait un grand souper où toute la famille était invitée. Je ne goutais jamais à la cuisine des autres, ne mangeant rien d'autre que les tartes ou le pain de ma mère, ou tout ce que mes mains devaient préparer.
Ma mère tressait de la paille et confectionnait tous les chapeaux des hommes. Elle cardait toute la laine des moutons que nous avions et tricotait les chaussettes et les moufles pour les hommes. J'ai fabriqué ma première paire de chaussettes à six ans. Je me souviens à quel point j'en étais fière.
Les plaisirs de mon enfance étaient peu nombreux : une seule poupée, que j'ai toujours, était tout ce que je possédais.
Ma petite voisine du même âge et moi fréquentions une église et un cimetière qui se trouvait à mi-chemin entre sa maison et la mienne et nous y enterrions chaque poulet qui mourait accidentellement, et nous organisions une cérémonie pour lui.
Un jour, nous avions enterré nos poupées et nous avions ensuite eu peur d’aller les récupérer et j'ai dû demander à mon frère de le faire pour nous.
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Le père de ma petite camarade était le plus riche fermier du quartier, et elle possédait bien sûr beaucoup de choses que je ne pouvais posséder, et parmi toutes ces choses se trouvait le Compagnon de Jeunesse que chaque famille estimait indispensable à ses enfants. Elle me prêtait le sien mais j'avais tellement envie d'en avoir un à moi.
Mon frère qui est revenu de la guerre civile avec les pieds gelés était un tireur d’élite et pouvait tuer n’importe quel oiseau en plein vol. Les hommes riches du village venaient avec lui pour tirer sur des pigeons, des canards, des oies sauvages, etc. Ils m’apportaient toujours quelque chose et faisaient grand cas de moi.
L’un d’eux, M. Brainerd, m’a demandé un jour si cela me ferait plaisir d’avoir le fameux Compagnon de Jeunesse. J’avais environ sept ans à l’époque, je me souviens avoir répondu oui, le cœur frémissant et lui avoir confié que ma petite camarade en possédait un et que j’avais très envie d’en avoir un aussi. Il a donc souscrit un abonnement pour trois ans, et j’étais très fière de voir mon nom imprimé sur la page extérieure du document.
Je me suis alors dit que si jamais je vivais un jour dans une grande ville, j’écrirais des lettres aux enfants de la campagne.
Après avoir passé un an à Boston, j’ai commencé à écrire des lettres au Compagnon de Jeunesse, encourageant les enfants demeurant à la campagne à vivre correctement, avec l’idée que peut-être, ils vivraient un jour dans une grande ville, mais qu’ils devaient d’abord vivre une vie de devoir, où que Dieu les ait placés.
Une autre preuve de ce que j’ai déjà dit, c’est que je n’ai jamais désiré quoi que ce soit que j’aurais pu estimer ne pas voir arriver à temps.
Je regrette maintenant de ne pas avoir conservé toutes les lettres des enfants qui recevaient leur Compagnon de Jeunesse, mais comme notre espace de rangement était restreint lorsque nous nous déplacions, il aurait été impossible de conserver cette correspondance pendant très longtemps.
Anglais : A single doll, which I still have, was all I owned.
Allemand : Eine einzige Puppe, die ich immer noch habe, war alles, was ich besaß.
Espagnol : Una sola muñeca, que todavía tengo, era todo lo que poseía.
Italien : Una sola bambola, che ho ancora, era tutto ciò che possedevo.
Portugais : Uma única boneca, que ainda tenho, era tudo o que eu possuía.
Grec : Μία μόνο κούκλα, την οποία έχω ακόμα, ήταν το μόνο που είχα.