J’ai commencé à comprendre à ce moment là qu’il me serait quasiment impossible de créer un foyer pour ma mère et en même temps tenir l’école.
D’autre part, travailler en cuisine pour d’autres ne convenait pas non plus à mon esprit fier. Lors d’une conversation avec ma sœur à propos de ce qu’il conviendrait de faire, elle me suggéra:
- Pourquoi ne pas te lancer dans la couture ? Tu as tellement de talent pour habiller les enfants !
Ma mère ayant approuvé cette idée, nous sommes allées au village et je suis entrée en contact avec la meilleure couturière du lieu.
Après un bref entretien, elle a accepté de me prendre avec elle et de me loger pour un apprentissage de trois mois. Ma mère a payé ma chambre et, comme j’avais le droit de préparer moi-même mes repas, il fut entendu que ma sœur m’apporterait de quoi me nourrir chaque semaine. Au bout de trois mois, j’étais prête à me rendre chez des clients à la journée pour laquelle je recevais 1,50 dollars avec mes trois repas.
Au bout de six mois, une des dames pour qui je faisais de la couture s’est vivement intéressée à moi. Elle me trouvait si douée dans ce domaine qu'elle m'a suggéré d'aller à Boston pendant quelques mois, davantage pour le prestige que pour autre chose. Elle-même venait de là-bas et connaissait tous les meilleurs endroits où, pensait-elle, je pourrais avoir une entrée.
Elle a finalement choisi R. H. White's, qui, à cette époque, bénéficiait d’une grande réputation dans la confection des robes pour les personnes les plus riches.
A cette époque, St. Albans était une ville ferroviaire. Le gouverneur était président du chemin de fer et possédait une grande partie des actions de Central Vermont. Le gouverneur Smith m'a fait bénéficier de laissez-passer pour le train et le wagon Pullman et m'a proposé de le prévenir au moment de mon retour et il veillerait, me dit-il, à ce que j'obtienne de nouveau des laissez-passer. Il me dit :
- Maintenant, Louise, je veux vous parler comme je le ferais à ma propre fille. Vous n'avez pas de père qui puisse faire cela, alors je vais prendre sur moi de faire ce que je voudrais que les autres fassent si le cas était inversé. Vous êtes une très jolie fille, vous avez gagné le cœur des personnes les plus distingués de la ville. Vous ne savez pas ce qu’est la vie dans une grande ville, et je ne veux pas que vous soyez blessée.
Mon secrétaire, M. Childs, m’a fait part des propos d’un jeune homme de Boston à votre sujet. Ce jeune homme lui a dit, je le cite : qu’il détestait voir Louise aller seule en ville craignant qu’il ne lui arrive quelque chose de fâcheux. Il y a tant de tentations pour de telles filles dans une grande ville. Je répondis donc au gouverneur:
- Ne vous inquiétez pas, vous me connaissez tous pour ce que je suis, et je resterai telle que vous me connaissez. Je sais ce que sont les tentations d’une ville, et je n’ai pas peur d’affronter une ville. Je resterai toujours telle que vous me connaissez tous.
Anglais :
I will always remain as you all know me.
Allemand :
Ich werde immer so bleiben, wie ihr mich alle kennt.
Espagnol :
Siempre seguiré siendo como todos ustedes me conocen.
Italien :
Rimarrò sempre come tutti voi mi conoscete.
Portugais :
Permanecerei sempre como todos vocês me conhecem.
Grec :
Θα παραμείνω πάντα όπως με ξέρετε όλοι.