Au 5e siècle avant notre ère, l'historien grec Hérodote décrivait un animal apprivoisé qui vivait dans les maisons égyptiennes mais que les grecs considéraient comme un animal malfaisant vivant dans les forêt et qu'il chassaient pour sa peau.
Les grecs l'appelaient αιλουρος (élouros): "celui qui dresse sa queue en panache".
Lorsque cet animal plaçait ses pattes au dessus de ses oreilles cela signifiait qu'il entendait déjà la pluie qui allait arriver et les égyptiens associaient sa divinité, Bastet, à la musique et aux amours.
Hérodote précisait que si un incendie se déclarait dans une maison égyptienne, les gens ne se préoccupaient que peu de leur feu mais songeaient prioritairement à sauvegarder l'élouros du foyer...
Si un "élouros" mourrait, les habitants de la maison se rasaient les sourcils en signe de deuil.
Certains élouros, considérés au sommet de leur hiérarchie, étaient momifiés et portés solennellement dans la ville de Bubastis (alors Per-Bastet), la "maison de Bastet", dans le Delta, aujourd'hui Tall Basta (تل بسطة).
Plus tard, Diodore de Sicile (30 ans avant notre ère), précisait qu'un Romain imprudent qui avait eu le malheur de tuer accidentellement un élouros avait été mis en pièces sans que l'autorité de Ptolémée n'ait pu intervenir en sa faveur
Il raconte que quelques siècles auparavant, le chef perse Cambyse, afin de conquérir l'Egypte, devait d'abord franchir le verrou de Peluse sur le Nil. Il avait donc asiègé la ville et pour mettre fin au siège, connaissant l'attachement des égyptiens pour les élouros, il demanda à chacun de ses guerriers de s'emparer de l'un d'entre eux avant de chercher à progresser et les égyptiens, craignant qu'un élouros ne soit blessé par leur faute, préférèrent se replier sur Memphis...
Mais ce ne furent pas les perses, mais les étrusques qui les premiers, sur le continent européen ont commencé à adopter les élouros, comme le faisaient les égyptiens, et graduellement les élouros se sont substitués aux fouines à plastron blanc pour éliminer les rongeurs dans les maisons.
Que les Buveurs qui n'ont pas identifié l'étouros, celui que les égyptiens appelaient mau, ce gardien des secrets donnent leur langue au chat!