Il y a un an, le Bistrot avait consacré une dizaine de messages à l'Agent Inconnu et à son influence sur les mystiques lyonnais au 18e siècle.
Voici une nouvelle pièce à rajouter au dossier, c'est un témoignage direct de Louis-Claude de Saint-Martin extrait du "portrait" publié par Robert Amadou en 1961 et qui s'éclaire lorsque l'on sait qu'en 1785, il s'agit naturellement du moment où les cahiers d'Églé de Vallière sont parvenus entre les mains de Jean-Baptiste Willermoz.
""Une voie particulière s'est ouverte à Lyon en 1785.
"J’y fus appelé pour partager la récolte.
"Au milieu des nombreuses richesses qu'elle offrait, elle renfermait aussi de la fausse monnaie, et l'on a fini par s'en dégoûter.
"On y avait abusé des nombres, et de la doctrine à moi connue antérieurement sur les animaux.
"On y avait surtout abusé du goût de Willermoz pour la maçonnerie, car on en avait mis partout.
"Je vins à cette initiation avec le désir le plus pur, et l'âme la mieux disposée ; mais comme je ne trouvai dans aucun genre l'aliment qu'il me fallait, je me trouvai à la fin plus arriéré qu'au commencement.
"En effet quels étaient les fameux ?
"Le doyen Castellas, la Rochette, la Berger, Mademoiselle Belle-Cire, Paganucci, etc.
etc. etc.
"Il y en avait qui auraient pu aller loin si on les avait autrement embouchés ; tels sont Savaron, Monspey, Milanois surtout, qui avait été si bien traité de la nature physique et morale, et qui a fini par abandonner tout, parce que le pilote qui s'était chargé de lui ne savait pas poser son
compas ailleurs que sur des simagrées et des apparences, quoique ayant de grandes vertus et plus de connaissances qu'on n'aurait du lui en donner.""