Si l'on considère cette vidéo dans laquelle les cornemuses auxquelles succèdent les chœurs, la ferveur écossaise a de quoi impressionner.
Pourtant il ne s'agit pas de l'hymne écossais traditionnel, mais de "Flower of Scotland" (fleur d'Écosse) une création d'un groupe folklorique en 1967.
Et si l'on creuse les paroles du refrain, référence est faite au roi d'Angleterre Edouard II (1284-1321) qui, malgré 7 siècles est resté l'adversaire traditionnel du pays:
Quand reverrons-nous
Les hommes dignes
Qui se sont battus et sont morts pour
Tes humbles collines et vallées
Et se sont dressés contre lui,
L'armée du fier Edouard
Et l'ont renvoyé chez lui
Pour qu'il y réfléchisse à deux fois.
Les habitués du Bistrot ont compris qu'il s'agit aujourd'hui de se familiariser modestement avec ce qui est accessible de la tradition écossaise pour qu'un étranger puisse apprécier l'ambiance et décoder simplement les non-dits du tympan du porche du manoir de Newhailes.
Donc les cornemuses, la ferveur patriotique, le whisky bien sûr, les histoires sur la radinerie proverbiale d'une population pas très aisée qui sait apprécier la valeur de l'argent ("Écosse: un taxi tombe dans un ravin, 30 morts").
Il y a aussi la fameuse jupe écossaise pour les hommes: le kilt, avec la fameuse question: - "les écossais portent-ils quelque chose sous leur kilt?"
Et la réponse non moins traditionnelle: - "Ils portent l'avenir de l'Écosse!"
Rajoutons que les écossais cultivent une grande réputation d'honorabilité dont ils rient eux-mêmes:
- "Savez-vous ce que font 10 écossais qui se lèvent la nuit?"
- "L'un répond à un besoin naturel, deux sont insomniaques, et 7 rentrent se coucher dans leur lit."
Et enfin n'oublions surtout pas l'omniprésence des fantômes écossais...
Venons en au décodage du tympan...
L'homme représenté, c'est logiquement le célèbre architecte James Smith (1644-1730), comme les relations à l'Egypte nous intéressent, précisons qu'il étudia à Rome et fut un étudiant du très controversé Athanase Kircher qui faisait alors figure d'égyptologue...
Smith est l'homme aux nombreux enfants qui a construit la propriété en 1686 pour son usage personnel et l'a nommée Whitehill pour la vendre en 1701 à Lors Bellenden lequel a nommé la propriété Broughton pour la vendre à son tour en 1709 à Sir David Dalrymple de Hailes qui a renommé la propriété en Newhailes...
Si l'homme est James Smith, il serait vraisemblable que la femme représentée, mais peu identifiable, soit Jonet Milne, l'épouse de Smith qui décéda en 1699 en mettant au monde des jumeaux.
Mais venons en à l'inscription "Laudo Manentem" dont nous avons vu qu'elle pouvait se traduire par "je loue ceux qui demeurent"...
On l'associe généralement à une formulation de sagesse attribuée à Horace (Laudo manentem; si celeres quatit Pennas, resigno quæ dedit, et mea Virtute me involvo, probamque Pauperiem sine dote quære) qui se résumerait ainsi: "je loue la fortune lorsqu'elle est stable, mais si elle disparaît je m'accommode de la pauvreté".
Mais il ne s'agit pas forcément de la fortune, cela peut concerner ce qui a été et qui a disparu et "manentem" peut se rapporter aux fantômes des ancêtres: les mânes, les disparus de la famille qui restent "stables" et attachés au lieu, au contraire, de se libérer des "vivants" pour poursuivre leur cheminement.