Charlemagne voulait que l'identité culturelle du peuple franc s'appuie sur une croyance religieuse stable et c'est naturellement le clergé qui devait assurer l'exécution d'un programme précis d'éducation culturelle et religieuse.
C'était le seul moyen durable à ses yeux de dissuader certains chefs francs locaux de nouer des alliances avec les sarrasins qui avaient pu occuper de dangereuses têtes de pont comme certaines villes du sud de la Gaule méridionale, telle Narbonne, autrefois gouvernée par Ioussouf.
Comme signal d'alarme, en 737, ce Ioussouf était parvenu ponctuellement à s'emparer d'Arles la principale cité de la Gaule méridionale...
Evidemment Charlemagne avait une vision précise de ce qu'il souhaitait mais il n'était pas un mystique et il n'avait pas non plus la fibre ésotérique.
Charlemagne ne plaisantait pas avec la doctrine qu'il officialisait, et il partait du principe que "les erreurs doivent être étouffées le plus près du lieu où elles prennent naissance".
Relevons qu'il avait réuni à Narbonne en 791, Ioussouf n'était alors plus qu'un souvenir, un synode destiné à anathémiser l'idée que "Jésus-Christ n'était fils de dieu que par adoption" afin de neutraliser tout risque d'hérésie.
La miniature ci-dessus, certes réalisée 7 siècles plus tard, représente le couronnement de Charlemagne par le pape Léon III en l'an 800, mais ce couronnement religieux indique le souhait de l'empereur de confier à la religion un pouvoir social et politique considérable.
A cette époque là, Arnaud était donc parti depuis plus de 20 ans et, alors qu'il n'avait passé (Lewis est très précis!) que 2 ans et un mois en Egypte, il était rentré incognito et il se préparait en attendant l'occasion propice de revenir à la cour de Charlemagne, ce qui ne se produira qu'en 802...