Il fut un temps où l'on ne parlait pas de la Rose+Croix, mais d'Hermes...
Le personnage d'Hermes que la tradition rosicrucienne situe comme contemporain d'Akhenaton au 14e siècle avant JC était certainement un maître très avancé.
Après sa mort nombreux furent ceux qui se réclamèrent de lui mais comme il ne s'agissait pas d'authentiques contacts psychiques, un égrégore se créa.
Naturellement, il convient d'avoir parcouru un certain cheminement pour faire la différence psychique entre un égrégore et le maître réel auquel l'égrégore peut se référer.
Evidemment, le maître est et demeure totalement étranger à l'égrégore qui est constitué de croyances denses qui ne sont alimentées que par la ferveur des adeptes.
Un autre processus s'est greffé là dessus: l'ignorance qui a conduit à identifier Hermes à la divinité Toth que les égyptiens nommaient Djeouti et qui était symboliquement le "vizir et le scribe de Râ".
Toth peut être considéré comme la divinité de la Connaissance.
Chez les grecs, Toth est devenu Hermes, puis Mercure chez les Romains.
Il y a donc fondamentalement 3 niveaux: la divinité Toth, le Maître Hermes et l'égrégore, voire les égrégores...
Comme le Bistrot l'a évoqué, Manethon, Grand Prêtre d'Héliopolis vivait au 4e siècle avant JC à l'époque où l'Egypte qui était devenue une "satrapie" dépendant de l'Empire Perse avait accueilli à bras ouverts l'empereur Alexandre de Macédoine (Alexandre le Grand) lequel avait soumis les Perses.
Alexandre avait tenu à recevoir l'investiture pharaonique et la légende raconte que l'officier rituélique parlait un grec approximatif et la formulation grecque "παιδίον" (paidion), qui signifie "mon fils", adressée au macédonien, était devenue dans l'oreille d'Alexandre "παις Διός" (païs dios) fils de dieu, un signe qu'Alexandre avait beaucoup apprécié...
C'est à cette époque que Manethon était l'interlocuteur privilégié des grecs qui cherchaient à introduire leur culture dans le bassin méditerranéen avec en particulier leur calendrier macédonien, leur comptabilité décimale et un culte trinitaire (Serapis, Isis, Harpocrate).
Autant de domaines qui pouvaient être accueillis avec enthousiasme partout sauf en Egypte...
Dans ce contexte nous imaginons Manethon essayant d'expliquer que tout ce qui était attribué à Hermes et en particulier les écrits qui fleurissaient étaient assez loin de l'authenticité...
Naturellement, les grecs attendaient de lui qu'il précise quels livres avaient été réellement écrits par Hermes...
Et Manathon aurait tant aimé pouvoir faire comprendre que Hermes s'exprimait sur un autre plan que par des livres qui ne pouvaient que dénaturer sa pensée...
Mais ses interlocuteurs n'avaient pas le développement psychique pour comprendre que l'on puisse lire, chaque jour de l'année, 100 livres attribués à Hermes sans pour autant accéder à son niveau psychique...
Finalement Manethon trouva ce dont rêvent tous les maîtres: une manière de perpétuer sa pensée au travers d'interlocuteurs qui ne comprennent pas...
-"Hermes a écrit 36525 livres"...