Initialement l'enseignement rosicrucien de Spencer Lewis se présentait sous formes de "lectures". Ces "lectures" inspirées qu'il avait rédigées étaient lues dans les loges.
La transmission par monographies constitua une rupture, dans un deuxième temps lorsque Ralph Lewis, son fils, qui devint secrétaire de l'ordre dès 1924, fit en sorte que les membres reçoivent directement des enseignements de la Grande Loge.
Cette rupture, le successeur de Ralph Lewis, Gary Stewart, en témoignait, se déclarant surpris par la différence entre les "lectures" initiales et les monographies qui suivirent.
Les monographies, littéralement des "écrits sur un seul sujet" existèrent naturellement en Europe auparavant.
Historiquement, il suffit de comprendre que le point de départ était un hiéroglyphe (un medou neter) transmettant les 3 niveaux du message (concret, abstrait et ésotérique) d'une puissance appelée "divinité": le "Neter".
Sorti d'Egypte, et dans un contexte plus profane, devenu monothéiste, le symbole devait être commenté et nous avons alors connu des "planches" dont nous trouvons, par exemple, au cours des âges, des vestiges dans les "arcanes du tarot", les planches du "mutus liber", les "documents rosicruciens d'Altona" ou des "tableaux de loge".
L'utilisation de ces planches s'accompagne naturellement d'une préparation rituélique qui a été développée ici dans quelques article, comme quoi, même les articles du bistrot peuvent constituer des planches!
Il va de soi que l'expression "plancher", vient de l'étude de ces planches. Elle prit ensuite le sens de réaliser soi même une planche.
Il existe donc des planches plus ou moins authentiques selon l'inspiration ou les limitations du "copiste" ou celle du "traducteur" qui les transmet.
Et comme les buveuses et les buveurs du bistrot l'ont constaté à de multiples reprises, la recherche des messages des initiés authentiques constitue le sport ésotérique par excellence et ce qui les fait naturellement passer auprès des ignorants pour des intégristes de la tradition...
Dans les premières monographies de Spencer Lewis, des dessins transmettaient des explications, au demeurant très simples.
On s'attendrait davantage à la transmission subtile de clefs...
Mais ces clefs existent cependant, encore faut-il que notre conscience puisse raccrocher entre eux des dessins épars afin qu'un message, qu'il n'est pas possible d'exprimer autrement, puisse être reconstitué.
Par exemple, pour comprendre le symbole de l'élément "eau" dont nous avons déjà parlé (consulter naturellement le moteur de recherche en haut à droite!) et qui relie à des notions comme l'Enseignement (le dissolvant alchimique) ou la Fraternité, il convient d'intégrer le dessin du haut issu du Premier Degré Néophyte qui montre le rôle de l'eau dans le principe de "cohésion" à gauche, tandis que le dessin de droite évoque l'adhésion.
N'est-il pas instructif de le comparer avec le dessin ci-dessous?
Il évoque les "états de l'eau" et en particulier la transmutation de la matière évoquée au 5ème degré du Temple, lequel enseigne comment certains maîtres (Thales en l'occurence) "voilaient", afin de mieux les rendre perceptibles aux étudiants, certaines vérités ésotériques, que les alchimistes médiévaux exprimeront à leur tour hermétiquement par le "mercure", le "soufre" et le "sel".