Depuis le 18e siècle une formulation du rosicrucien Louis-Claude de Saint Martin est particulièrement appréciée ci et là...
"J'ai désiré faire le bien mais je n'ai pas désiré faire du bruit, parce que j'ai senti que le bruit ne faisait pas de bien et que le bien ne faisait pas de bruit."
A priori, il n'y a rien à redire et chacun devrait y trouver son compte...
Certes ceux qui œuvrent en sous-main pour une organisation soucieuse de sa propre promotion sont un peu gènés, mais les mystiques plus avancés comprennent qu'il est important d'agir en connexion avec l'Être intérieur et donc dans la discrétion sans attirer jamais le moindre bénéfice sur eux-même ou sur une organisation quelconque et, par conséquent, nul ne voit leur égo et il n'y a pas d'égrégore en action.
Mais si nous grattont un peu l'utilisation de la formule citée plus haut, nous nous apercevons que le Maître Rosicrucien que l'on nomme parfois le "Philosophe Inconnu" ou "l'Homme au Message", en raison de l'extraordinaire sagesse qu'il parvenait à transmettre à chacun, ne serait pas forcément en phase avec le sens que l'on donne généralement à sa formulation.
En effet ce silence devient parfois une "omerta"...
Une fois n'est pas coutume, le Bistrot va citer Wikipedia!
""Omerta vient de "omo" qui veut dire "homme" et "umirta" qui est la contraction de "umilita" qui veut dire "humilité". L'omerta relève donc des "hommes humbles", notion à rapprocher à la "societa onorata", "société des hommes d'honneur" comme se baptise elle-même la mafia.
Cela veut dire qu'il n'y pas de règle écrite dans la mafia, rien qui ne puisse laisser des traces, mais uniquement un comportement selon lequel on est digne ou pas d'être un homme et donc de vivre.
Quiconque trahit cette "règle de conduite", ce "code d'honneur", mérite donc la mort car il a dérogé avec la règle du silence, la loi du silence, qui veut que quand on voit un crime, on ne le répète pas, on ne réagit même pas, mais on laisse passer le temps (...)""
Naturellement, les Chercheurs de Lumière et aspirants aux Initiations que les véritables Illuminés transmettent de tous temps ne rentrent pas dans la mafia!
Mais ils débutent forcément leur quête par l'épreuve qui conduit à se faire piéger par des religions ou des sectes, lesquelles récupèrent, à leur manière au sein de leur égrégore, les notions de bien, d'amour, de fraternité, ou de connaissance tandis que le silence imposé vient sceller un processus de cohésion...
Ainsi, le Chercheur, le "vivant point d'interrogation à la recherche de la Lumière" perd le désir d'interroger, tandis que le silence devient selon la fameuse mise en garde rosicrucienne: "un masque pour le mal"...
Pendant parfois des années, le chercheur, mal à l'aise, peine à se positionner, entre les engagements qui ont lié au silence son égo et l'expression du véritable ressenti de son cœur libre, avant de s'apercevoir que le "germe" qui a été semé en lui a produit une mauvaise herbe qu'il a longtemps arrosé en la prenant pour son Être Intérieur...
Evidemment, nous avons l'éternité devant nous: il n'est jamais trop tard pour arracher les mauvaises herbes et larguer ce que par ignorance nous avons cru devoir adorer...
C'est ainsi que commence dans le silence la véritable Quête...
Après quelques vaines tentatives de conciliation, le Chercheur sincère finit par s'éloigner de la fausse joie affectée des faux initiés, lesquels, en fait, sont dépourvus d'humour et font planer une forme de mystère qui s'efforce de donner le change.
Le Chercheur authentique ne peut alors que fuir l'arrogance et la suffisance qui sont les signes majeurs d'un ego démesuré, le fameux super-ego que l'on nomme parfois le "Maître Intérieur" et qui est incompatible avec le véritable éveil.
Le Chercheur s'éloigne donc des individus persuadés d'être la voix de la vérité et que rien ne pourra faire admettre du contraire...
C'est ainsi que le Chercheur découvrira qu'il convient d'agir discrètement et c'est naturellement le premier degré d'une nouvelle écoute de sa sincérité, suivi rapidement du deuxième degré d'un magnifique travail de dissolution de l'égo.
"L'ego, à dissoudre", c'est naturellement celui des Rosicruciens, qui pourrait se définir simplement par "ce qui est à dissoudre", contrairement à l'affirmation profane et populiste qui soutient qu'il faut toujours en alimenter un morceau pour se protéger!
Et pour dissoudre, que trouver de mieux finalement que le vitriol nouveau du bistrot?...