Cette miniature, d'après le Manuscrit Manesse, un ouvrage suisse-allemand du 14e siècle, nous montre qu'il était alors d'usage pour les hommes de porter des fleurs sur leur chapeau. Sur leur "chapel" aurions-nous dit à l'époque...
Les rosicruciens pouvaient donc se reconnaitre par une disposition étudiée des fleurs en croix sur leur chapeau, tandis que naturellement chez les plus avancés, la force psychique agissait sur les fleurs qui s'épanouissaient rapidement: "die Rosen blühen".
Il est parfois d'usage lors de certaines initiations d'offrir une rose au récipendaire.
Naturellement l'initié se sentira appelé à demander au Maître de tenir la fleur entre ses mains et devant son cœur quelques instants...
Alors qu'une une aura dépourvue de vitalité conduirait la fleur à se dessécher, n'est-ce pas merveilleux, au contraire, de voir une fleur s'ouvrir par le simple effet de la force vitale du maître?
Nous imaginons aisément le dialogue qui s'instaurait naturellement autout d'un être avancé portant des roses formant une croix sur son "chapel": "les roses s'épanouissent sur votre croix"...
On traduit parfois "die Rosen blühen auf Ihren Kreuz", par "que les roses fleurissent sur votre croix", mais le "chapel" n'est pas un pot de fleur...
Naturellement la formule perd encore davantage de son sens lorsque le maître ne porte plus de rose ou de croix sur le chapeau...
Toutefois, cela n'empêche pas les nostalgiques de cette époque de jouer au pseudo initié et d'utiliser quand même la formule en pensant ou en laissant croire que celle-ci revêt un sens mystérieux, à eux seuls connu, pouvant par exemple représenter les bienfaits qui s'accomplissent dans l'aura du maître ou encore la trop fameuse "ouverture de ses chakras"...
Mais comme diraient les mystiques indiens: "il y aurait un petit chien à décrocher"...
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Au sujet de l'image ci-dessus, un buveur du Bistrot nous a signalé que le personnage masculin de la miniature portant chapeau à large bord, bâton et besace était vraisemblablement un pélerin de Saint Jacques de Compostelle et qu'à ce titre, ce n'était pas forcément des fleurs qu'il fallait voir dans la représentation ambigüe du dessinateur mais des coquilles Saint-Jacques... Certes, nous aurions apprécié de trouver une reproduction d'un rosicrucien de l'époque de Paracelse portant 4 roses sur son chapeau!