L'Île Verte était au 10ème siècle un secteur très marécageux gagné sur l'Ill (l'affluent du Rhin qui passe à Strasbourg et qui a donné son nom à l'Alsace car dans les langues germaniques, Ellsaß = là où se tient l'Ill...) sur lequel fut construit un couvent qui fut acquis au XIVème siècle par Rulman Merswin, l'héritier d'une famille de banquiers et qui, influencé par "un ami invisible", "ou un ami de Dieu de l'Oberland", installa une maison laïque où régnèrent le calme et la paix.
Cette maison, dotée d'une riche bibliothèque d’auteurs mystiques, invitait à l’étude et au mysticisme, tout en préservant des relations de bon voisinage avec les autorités religieuses locales.
Mais la référence qui influence Merswin, "un ami invisible de l'Oberland", jointe à cette idée de service laïque et de discrétion invisible est ressentie par les rosicruciens comme un "signe" d'une manifestation de la Rose+Croix, sinon d'une "résurgence"...
En effet, au lieu d'aller chercher un initiateur physique et peut-être se "berner" dans l'Oberland Bernois comme serait tenté de le faire un historien, les initiés remarquent le "signe" et ressentent qu'il s'agit chez Merswin d'une inspiration d'un "être élevé", ou un être des hauteurs célestes (Oberland = Haut pays), tout comme Paracelse, deux siècles plus tard se définissait lui aussi comme "Theophrast von Hohemheim", c'est à dire un frère en Dieu du Haut Pays...
Le rosicrucien ne s'étonnera donc pas de trouver, gravitant autour de l'Ile Verte, quelques légendes montrant une fraternité agissante, quelques guérisons miraculeures et quelques références laissant le Rhin apparaitre comme une sorte de Nil franco-allemand!
De nos jours, la simple image d'une porte inconnue avec des roses et un cœur affiche déjà deux de ces petits signes discrets qui font que des personnes qui ne se connaissent pas se... "reconnaissent" immédiatement par delà les barrières de langues, la couleur de la peau, les nationalités ou les religions apparentes et exotériques, dans un service impersonnel du bien!
Autre temps, autre mœurs: Ruhlman Merswin était né en 1307, l'année où les templiers furent arrêtés.
Le contrôle de la "Terre Sainte" était alors perdu et les templiers n'assuraient évidement plus la sécurité des pélerins, il n'était donc plus question pour les initiés d'utiliser le prétexte d'un pélerinage lointain pour former la jeunesse, loin de l'influence chargée du christianisme local.
Il fallait donc se débrouiller autrement avec les moyens du bord!
Mais Ruhlman Merswin n'en était pas dépourvu! Nous avons lu qu'il était l'héritier d'une famille de banquiers, or l'indispensable activité bancaire de cette époque, lorsqu'elle n'était pas gérèe par des juifs l'était naturellement par les templiers. Le monde est petit!
Voici donc ce que trouva Ruhlman Merswin:
"Un jour, Dieu commanda à un homme de l'Oberland de descendre à ma rencontre. Quand il fut venu, Dieu de demanda de m'ouvrir de toutes choses avec lui. Pour les gens d'ici cet homme était un parfait étranger, mais il devint mon ami caché. Je devins aussi intime avec lui qu'avec Dieu et je lui confiais tous les secrets des 4 années de ma naissance à la spiritualité.(...)
Il me remit le "livre des deux hommes".(...)
Mais je lui demandais l'autorisation de brûler ces pages car je craignais que les lecteurs ne m'attribuent le mérite de l'œuvre de Dieu."
La suite est facile à deviner: un cercle intérieur d'illuminés se constitue, il est fermé et discret, mais à certaines occasions d'autres les rejoignent, comme par miracle, en venant parfois de très loin...
Autour de ce cercle gravitent des chercheurs et des personnes de bonne volonté.
Tous sont attirés par la bonne réputation d'un ordre laïque modéré et bienveillant qui s'efforce de tenir le plus longtemps possible à distance la rapacité de certaines autorités avides de récupération...
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Cet article complète celui du 23/1/2011