Depuis les débuts du Bistrot, le sujet de l'initiation de Spencer Lewis à Toulouse fait l'objet d'une nouvelle traduction d'une version américaine alors qu'il en existe déjà plusieurs en langue française.
Pourquoi cela?
Simplement parce que le Bistrot a choisi l'option de considérer qu'il s'agit d'un texte ésotérique qu'il n'est possible d'appréhender qu'en fonction de son avancée sur le sentier.
Sous cet angle, il est important qu'en dehors de la narration profane de l'histoire qui constitue le premier niveau que l'on peut naturellement retrouver dans toutes les versions, il est estimé que les "buveurs" de langue française doivent pour la première fois avoir accés à une version, peut-être plus maladroite sur le plan littéraire, mais laissant transparaître les sens sous-jacents, expliquant qu'il ne s'agit pas d'un voyage physique mais d'un voyage psychique dans lequel tout est symbole.
En clair, Spencer Lewis a choisi parmi les faits réels, d'écarter certains faits anecdotiques secondaires et de ne raconter que les détails allégoriques permettant au lecteur d'intégrer le processus initiatique qui est universel.
Parfois un troisième niveau d'interprétation est possible permettant au chercheur d'identifier concrètement des personnages et des éléments physiques ou historiques vécus derrière le récit symbolique du processus initiatique.
Il y a donc à comprendre simultanément.
- un récit "profane",
- des informations concrètes sur la partie "historique",
- un périple initatique "ésotérique".
Nous sommes à l'équinoxe d'automne 2012 et le bistrot a déjà publié 19 épisodes du voyage qui commence avec ce lien ci.
Le texte qui suit est extrait de la fameuse "Confessio" de Spencer Lewis.
Ce testament, traduit par Jean Noël Witz, et révélé au public français par le Cénacle de la R+C, une organisation totalement indépendante du "bistrot". Il donne quelques éclaircissements précieux sur la partie historique du cheminement de Spencer Lewis.
""Donc sachez, vous qui avez le privilège de lire cette Confession, que depuis le moment même où je commençai ma recherche de l’Ordre en France, je fus soupçonné, par ceux auprès de qui je fis mon enquête, d’être intéressé par l’un des mystères de la Fraternité maçonnique de France que l’on me prêta de vouloir sonder.
Ceci n’est encore pas très clair pour moi à présent et ne le sera peut-être jamais, et il est évident qu’à l’époque je ne savais pas que tel était le cas, mais il semble qu’en France les vestiges de l’ancien Ordre Rosae Crucis avaient été absorbés par une certaine section de la Fraternité maçonnique française, cette absorption ayant été arbitraire, sans droit légal ni vraie autorité.
De plus, il semble, d’après tout ce que j’ai pu apprendre, qu’il y a plusieurs, sûrement plus de deux, sortes ou formes de maçonnerie dans ce pays, chacune d’elles n’ayant que peu de rapport, sinon aucun, avec les autres et une forme seulement ayant sans doute été reconnue par le Corps maçonnique Anglais et Américain.
Je ne prétends pas savoir comment tout ceci peut être: cela me concerne très peu; mais tel était l’état des choses en France, et le fait, que des Américains, avant moi, avaient essayé d’apprendre ce qu’il en était de la maçonnerie Française, fit apparaître comme suspect mon intense intérêt pour la “Rose+Croix” car, hélas ! il semble que beaucoup de grades supérieurs des rites secrets d’abord en usage en France (parmi lesquels les rites des différentes Loges de Perfection de France et la Rose Croix de France qui constitue le 18e degré de la Maçonnerie anglaise et américaine) et que la branche de la Maçonnerie Française qui avait outrepassé ses pouvoirs en prétendant à tout ce qu’avait laissé l’Ordre Rosae Crucis avait peur qu’un Américain représentant quelque forme de maçonnerie en Amérique n’essaie de s’emparer de certaines de ses possessions pour les ajouter aux rites d’Amérique.
Mon vieux fournisseur de livres, auprès de qui j’avais d’abord orienté mon enquête à Paris, était un officier de cette branche de la maçonnerie Française qui détenait de façon abusive et jalouse toutes les possessions matérielles de l’Ordre Rosae+Crucis comme d’anciens manuscrits (sous forme d’archives, non d’enseignements), d’antiques accessoires de Loge provenant des anciens temples R.C. maintenant en ruine, de joyaux, de sceaux, etc.
S’ils possédaient certains des rituels, je n’ai jamais eu la possibilité de le savoir.
En contactant ce fournisseur de livres, j’avais approché le pire informateur possible si j’avais désiré garder ma mission secrète ou si mon objectif avait été qu’il en vînt à me soupçonner, mais ses soupçons et son désir de me mettre à l’épreuve, et de me soumettre à celle d’autres personnes, l’amenèrent à me diriger vers les hommes-mêmes qui pouvaient me dire exactement ce que je voulais savoir.
J’ai par conséquent toujours eu l’impression d’être vraiment guidé par mes Maîtres, en m’adressant au seul homme que d’autres auraient évité.
C’est ainsi qu’on arriva, après m’avoir surveillé pour voir si je n’étais pas en communication par courrier ou par télégraphe avec quelque groupe ou individu en Amérique, à me permettre de m’adresser au vieil homme de la tour de Toulouse.
On lui avait envoyé mon nom, ma description, ma date de naissance, etc., car il était réellement l’Archiviste, non seulement de ce qui restait de l’Ordre Rosae+Crucis, mais de ce petit groupe de Francs-Maçons français qui me soupçonnaient d’avoir d’autres mobiles.
Mon entrevue avec lui et ses suites furent essentiellement telles que je les ai rapportées dans le récit de la revue à laquelle je me suis référé plus haut.
Et ce fut en m’informant auprès de lui de ceux que je pourrais rencontrer, susceptibles de se rappeler avoir eu des parents appartenant à l’Ordre originel, que je fus dirigé vers le vieux château à l’extérieur de Toulouse et y fus reçu dans l’ancien Ordre Rosae+Crucis.""
bistrooo