Lorsqu'un nouveau disciple était admis dans l'Ecole de Pythagore, le Maître si proche et si familier auparavant devenait invisible.
Lorsqu'il s'adressait à sa classe il le faisait derrière un rideau...
Naturellement, la question se pose de savoir pourquoi Pythagore voulait créer et entretenir une barrière artificielle avec ceux qui pourraient devenir les futurs Neophytes.
La raison est naturellement simple: une trop grande familiarité empêche la retenue et le chercheur qui ne serait pas conscient du privilège de cotoyer le Maître, se considèrerait comme très proche du Maître et à peu de chose prés comme son égal.
Il se permettrait alors des familiarités, des commentaires déplacés, il exprimerait des préoccupations dépourvues d'intérêt, et des opinions qu'il considèrerait comme aussi valable que celles du Maître...
Puis viendrait inéluctablement la phase suivante au cours de laquelle l'étudiant se permettrait des critiques contre les autres, contre l'école et contre le Maître...
Comme naturellement le Maître, dans sa démarche d'exemple vivant, se focalise constamment vers la Lumière, il s'interdirait donc d'intervenir pour critiquer la négativité d'une attitude ou rabrouer ou écarter l'étudiant fautif, et ce serait tout le processus d'enseignement de l'école qui se retrouverait rapidement compromis et dégradé.
De la même manière que le Maître se montrait Invisible et enseignait la nécessité de ce processus, un autre principe était enseigné par sa mise en application: le Silence.
En entrant dans son école, l'élève entrait dans le silence!
Cette période durait quelques années durant lesquels, l'élève ne pouvait qu'écouter les enseignements et les commentaires de ses congénères plus avancés.
Dans le temple le nouveau était placé au Nord...
Ce n'est que plus tard, lorsqu'il serait admis à s'asseoir au Sud qu'il pourrait enfin ouvrir la bouche...
Nous devinons que ses interventions comme son expression seraient alors parvenues à maturité: elle seraient soignées, positives, respectueuses, et pesées, parce que, toujours réfléchies et méditées...