Le dessin ci-dessus représente Saint Roch qui dans la tradition chrétienne médiévale est le patron des pèlerins.
C'est ce que nous rappellent les 2 coquilles Saint Jacques, du nom du saint auquel Saint Roch s'est souvent substitué.
Il est également le patron des caristes et plus généralement des travailleurs de la pierre, et son nom est relié au roc...
C'est ainsi qu'il est invoqué pour guérir la silicose (maladie de la pierre) ainsi que pour les maladies des animaux et celles de la vigne.
Il porte donc le bâton du pèlerin et est souvent accompagné d'un "roquet" (le chien de Saint Roch) car la tradition chrétienne veut que le saint blessé à la cuisse ou au genou était alimenté par un chien qui allait chaparder de la nourriture à son intention.
Le saint montre sa blessure au genou, mais il y a aussi un sens ésotérique car "monter son genou" est le signe de l'initié qui révèle son état...
Le mot genou est lié à gène (le gène, la gène...) et à génération.
Cela cache quelque chose de sexuel et pour les chercheurs de Lumière c'est le début d'une quête qui passe par Pythagore...
Jamblique au 3e siècle après JC nous raconte dans sa "Vie de Pythagore" (lequel vivait au 6e siècle avant JC...) l'anecdote suivante:
"Un jour un étrange pèlerin aux cheveux roux arriva à Crotone, c'était un scythe qui se nommait Abaris.
Il portait la lourde flèche d'Apollon Hyperboréen et quémandait de porte en porte une offrande pour son temple
Il avait déjà recueilli beaucoup d'or.
Lorsqu'il pénétra dans la demeure de Pythagore il poussa un cri de surprise et se prosterna en disant:
-"Mais c'est toi le Dieu que je sers."
Et il déposa aux pieds du Maître le sac d'or et la flèche qu'il portait.
Pythagore le releva et lui répondit:
-"Pour te prouver ma qualité je te montrerai mon genou..."
Il souleva son manteau et Alaric vit que le genou du Maître était doré comme la lumière du soleil.
Alaric considéra désormais Pythagore comme Apollon descendu du ciel..."
Si la jonction avec Saint Roch nous semble déjà assez évidente, il convient en revanche de décoder, de corriger et de compléter la version de Jamblique.
Tout d'abord Alaric est "roux", et les habitués du Bistrot reconnaissent à ce détail, un homme de Seth, donc "extérieur au Temple".
Il se dit "hyperboréen", mais ce n'est pas une nationalité, c'est simplement quelqu'un du nord c'est à dire qu'il est préoccupé par sa quête et candidat à l'Initiation.
Nous songeons, au passage, à la formulation de Cagliostro qui vient au devant du monde profane:
- "Je viens vers le Nord vers la brume et le froid"...
Dans les temples rosicruciens, le nord est l'endroit où se placent symboliquement les néophytes qui doivent observer, travailler et garder le silence.
La flèche que porte Alaric indique qu'il cherche la Lumière d'Apollon, le dieu grec de la lumière, lequel est bien sûr une forme de Râ, mais l'idéal est encore "lourd" c'est à dire chargé d'illusions et de croyances à larguer.
Naturellement, la narration de Jamblique transmet une approche extérieure et donc exotérique qui nous montre que ce que transmettait Pythagore était destiné à orienter ou réorienter le "chamanisme hyperboréen"...
Quand on sait que dans la pensée grecque, la cuisse est la manière soft d'exprimer les organes génitaux et plus particulièrement le phallus, nous nous doutons que ce que l'on attribue au "genou" concernait la "cuisse" et le phallus.
Par exemple Dionysos (deux fois né) est d'abord né d'une mère mortelle avant d'être récupéré par Jupiter qui acheva la gestation dans sa cuisse...
Écartons un instant le conditionnement judéo-chrétien, qui a transformé les "parties nobles" en "parties honteuses", et souvenons nous que dans l'antiquité les témoins prêtaient serment en plaçant leur main sur leurs testicules (de "testis" signifiant à la fois témoin et testicules).
Cela signifierait-il que Pythagore en soulevant son manteau aurait exhibé à Alaric son phallus en or?
D'une certaine manière, oui!
Naturellement, il convient, d'une part, de comprendre définitivement que Pythagore ne pratiquait pas une forme dépravée de sexualité avec ses disciples et, d'autre part, de virer de son environnement ceux qui sont toujours prêts à profiter de l'occasion pour détourner les autres de leur quête de la Lumière en ne ratant jamais cette occasion de leur projeter leurs obsessionnelles problématiques sexuelles alors qu'il s'agit, tout au contraire, pour le mystique, de développer sa vitalité psychique...
Le message symbolique a une autre portée: lorsque le Chercheur de Lumière sait se faire reconnaître du Maître incarné de la Fraternité qui l'attend patiemment, celui-ci lui révèle alors son "phallus d'or"...
Il s'agit pour le Maître identifié de montrer sa capacité à transmettre une initiation...
Celle-ci pourra susciter une nouvelle naissance, une nouvelle génération...
Le disciple qui a trouvé le Maître doit alors lui témoigner qu'il a passé l'épreuve consistant à larguer les fausses richesses.
Ainsi, il sera digne de recevoir l'Initiation qui lui mettra concrètement entre les mains un "nouvel outil", lequel lui permettra de poursuivre et d'accélérer l'épuration de son corps psychique.
Et à son tour, son aura deviendra lumineuse et légèrement dorée...