Dans notre quête de l'or de Toulouse, il peut être utile, afin d'avancer sur la Piste de l'Observatoire, de se pencher un peu sur l'histoire...
Nous en étions au décès en 1782 de ce Garipuy, qui était à la fin de sa vie un notable toulousain, un Capitoul...
En raison de son observatoire, sa maison fut achetée par les Etats du Languedoc.
Et l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse gèra l'édifice pendant la période révolutionnaire et même pendant 25 ans jusqu'à un certain jour de 1808.
Du 24 au 28 juillet 1808, Napoléon et Joséphine, de retour d'Espagne, effectuèrent une visite à Toulouse...
Le maire, Raymond de Bellegarde, nommé auparavant par Napoléon, accueillit le couple avec un arc de triomphe égyptien...
L'histoire se souvient du spectacle d'une joute nautique réalisée en leur honneur, qui déboucha sur le commentaire de l'Empereur: "c'est beau, mais c'est bas..."
Le maire offrit à l'Empereur un trésor de Toulouse: l'Evangéliaire de Charlemagne, ce que les toulousains lui reprochèrent longtemps, et 3 ans plus tard, en 1811, le maire, devenu royaliste, démissionnera de son poste.
Mais de nombreuses décisions avaient été prises lors du passage de Napoléon et en particulier la charge de l'Observatoire était revenue à la Ville de Toulouse.
Jusqu'à la chute de Napoléon en 1815, la ville vécut une période assez violente et assez trouble, mais évita la guerre dans ses murs, puisque l'armée de Soult évacua Toulouse et préserva ses effectifs avant que l'armée de Wellington ne soit accueillie en triomphatrice par la population.
Nous retrouvons en 1841 l'observatoire de Garipuy, dans la rue des Fleurs, géré par un nommé Frédéric Petit (à droite) qui exerce en permanence des pressions sur le Conseil Municipal pour obtenir le transfert de l'observatoire en un lieu plus tranquille sans les vibrations des voitures et la proximité de personnes qui peuvent perturber le travail.
Mais l'incapacité de l'observatoire de la rue des Fleurs à accueillir du nouveau matériel fourni sous l'influence de François Arago de l'Observatoire de Paris, conduit au transfert des installations en périphérie toulousaine en un lieu élevé, nommé depuis la guerre "le coteau des redoutes" qui s'étendait sur "la colline de Jolimont" elle-même appartenant au "Plateau du Calvinet" (voir la notice ci-contre datant de 1843 et le dossier sur l'archipel des coupoles).
Le passage de la "rue des Fleurs" à Jolimont sur un nouveau site à 50m au dessus des brumes de la Garonne permettra la construction d'un véritable domaine scientifique qui n'aurait plus à "redouter les visites quotidiennes de nuées de désœuvrés qui abondent dans les villes populeuses".
Au passage, assez curieusement, les arguments suivants inspirés par Arago peuvent appuyer la démarche de l'astronome comme celle d'un mystique cherchant un site pour construire un temple:
Un observatoire ne doit pas "être assimilé à un musée, à une galerie de tableaux", (...) "l'astronome, entouré du public, ne peut se livrer à aucune observation utile" (...) "tels des anachorètes, ils souhaitent travailler à l’écart de la vie urbaine." (...) "L’orientation géographique du lieu est également importante." (...) "et le monument ne doit pas être établi sur le penchant d’une colline, mais à son sommet"...
C'est d'ailleurs amusant de relever d'une manière générale la belle inspiration d'Arago et de penser que l'expérience d'Arago de mesurer la vitesse de la lumière, démontrait déjà en 1810 ce qu'Einstein nomma plus tard la "relativité"..., mais ce n'est pas du tout le sujet de ce message...
Revenons au projet du site de Jolimont qui fut confié à l'architecte Urbain Vitry, lequel parvint à donner au projet scientifique une influence néo-classique.
La photo, tout en haut, représente la façade de l'Observatoire de Jolimont et la gravure ci-dessous est une curieuse représentation officielle du site qui contient d'intéressantes anomalies que ne manqueront pas de relever les buveurs et les buveuses... (Nous y reviendrons!).
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Voir les explications ici: "anomalies d'une gravure toulousaine".