Il est difficile d'imaginer que la pureté et la simplicité de la pensée rosicrucienne soit si étrangère à la population actuelle.
Le profane commence généralement par s'entendre dire que le rosicrucianisme n'est pas un processus de conscience, mais une secte...
En France, comme chacun sait, on ne plaisante pas avec les sectes et il a été créé la "miviludes", une "mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires".
Naturellement composée de catholiques et franc-maçons, la miviludes s'estime définitivement compétente pour gérer les affaires rosicruciennes...
Lorsque ceux qui bravent la propagande anti-secte éprouvent le simple besoin de s'informer sur le rosicrucianisme, ils se retrouvent généralement à lire et malheureusement à répéter des idées superficielles et erronées du style "le rosicrucianisme est un héritage de l'ésotérisme chrétien" ou "la rose-croix est un ordre hermétiste chrétien légendaire qui a vu le jour au 16e siècle" ou encore "les rose-croix sont des francs-maçons du 18e degré"...
Il semble difficile de faire changer les choses, d'autant que cet état de fait satisfait des organisations se prétendant indûment rosicruciennes...
Et oui, c'est un autre problème: ce n'est pas parce qu'une organisation se déclare rosicrucienne qu'elle l'est réellement...
Dans ce contexte, et pour ne pas mélanger rosicrucianisme et christianisme, il est compréhensible que le portrait de Jésus ci-dessus, peint par Harvey Spencer Lewis, soit rarement mentionné par l'Amorc, l'organisation semi-rosicrucienne dominante qui se considére l'héritière du rosicrucianisme, et qui a réécrit les "enseignements rosicruciens" après avoir viré Gary Stewart, "l'impérator", l'héritier légitime des enseignements originaux de l'Amorc des débuts...
Par ailleurs, la propagande chrétienne bien pensante ne manque pas de chercher à récupérer ses positions perdues au cours des âges en affirmant avec la nostalgie des bûchers grillant leurs "hérétiques" que le rosicrucianisme est définitivement satanique et que la seule solution digne du salut de notre âme est de croire en Jésus-Christ!
C'est peut être l'occasion de parler du mot "christ"...
Les buveurs du bistrot ne manqueront pas d'apprécier sa vraisemblable origine égyptienne: "heri-staou" qui signifie "Maître des Mystères" ou encore "Maître des Rites Secrets".
C'est naturellement ce mot "d'heri-staou" qui a donné "christos" en grec, "christus" en latin et "christ" en français...
Nous lisons "HR" (la tête HR au dessus de la bouche R) puis les deux barres indiquant le "Y". Suivent les déterminatifs de la voute céleste et une autre tête.
L'idée est d'exprimer "celui qui est au dessus" ou encore "horus", "celui qui domine" (le maître), "celui dont la tête est dans le ciel" .
Le rectangle est un bassin consacré à la culture "S", surmontant le pain "T" et le four "STA", le nom étant renforcé par le vautour percnoptère "A". Le déterminatif de l'abstraction, du secret, est accompagné des trois traits (marque du pluriel). Ce qui fait "Staou" traduit par les "rites secrets", les "pratiques secrètes" ou "les mystères".
Jésus, l'Heri-Staou, le "Christ", l'Horus des Mystères, le Maître des Rites secrets...