L'épopée d'Isis à Byblos, évoquée hier dans le message "de la Voile d'Isis à la Quête isiaque", mérite naturellement d'être approfondie.
Tout d'abord, pourquoi Byblos?
Il convient de savoir que les arbres étaient déjà rares en Egypte à l'époque des pharaons et qu'il était donc nécessaire d'aller en chercher ailleurs.
Les égyptiens partaient donc en bateau vers le Nord et utilisaient un bras du Nil qui prenait la direction du Nord-Est, comme le "Wadi Pelusiaque" lorsqu'il était praticable et poursuivaient sur la Méditerranée jusqu'au Liban actuel.
Ils parvenaient donc à Byblos (de nos jours جبيل "jubaïl" en arabe) et naturellement il échangeaient le bois de Byblos contre une production égyptienne...
La production égyptienne devait être des feuilles de papyrus que les grecs importaient à leur tour de Byblos en les appelant simplement βύϐλος (Byblos, que les grecs contemporains prononcent "vuilos"), mais ce nom de Byblos pour des papyrus nous a donné en français le mot "Bible", le livre...
Tout cela semble se tenir et nous comprenons que Byblos était une ville étrangère (et donc sethienne) bien connue des égyptiens et liée au commerce du bois.
La tradition rapporte qu'Isis demanda son chemin à des enfants...
Nous devinons l'analogie avec le type de rituel qu'utilisait Cagliostro en montant le taux vibratoire comme savent le faire les Maîtres et en utilisant un récipient contenant de l'eau magnétisée qu'il présentait à un enfant en laissant son intuition spontanée s'exprimer...
Isis apprit donc que le sarcophage avait été absorbé par un arbre magnifique et que le Roi de Byblos séduit par sa beauté en avait fait la colonne principale pour soutenir son palais.
C'est bien sûr une allégorie...
Ne sommes-nous pas dans un processus préalable à ce que les initiés nomment une "résurgence de la Rose+Croix" qui exige de s'adapter exactement aux contraintes d'un peuple et de son époque?
Il convient à "l'ouvreur de résurgence "de respecter la tradition établie mais en s'adaptant au coutumes en les corrigeant et les en complétant"?
Il est peut-être utile à ce sujet de relire le célèbre message de Spencer Lewis intitulé "Ouvrir la Tombe" (lien cliquable vers la retraduction du Bistrot).
Dans le cas de "Byblos", les habitudes locales ont intégré "Osiris" d'une certaine manière et Isis va donc s'efforcer de le "libérer"...
Isis s'installe donc simplement à proximité d'une fontaine locale, où les servantes du palais viennent naturellement chercher l'eau.
La déesse prend forme humaine, leur laisse discrètement apprécier sa présence bénéfique et s'offre à coiffer leurs cheveux (les cheveux et la coiffure évoquent chez les égyptiens le processus de séduction).
Isis leur permet aussi de s'imprégner du rayonnement qu'elle dégage ("l'odeur", chez les égyptiens).
Naturellement, les jeunes servantes acceptent et, lorsqu'elles retournent chez la reine, celle-ci est séduite à son tour et elle confie à Isis la charge d'être la nourrice de son enfant...
L'enfant royal ne symbolise t-il pas l'avenir et la potentialité d'un peuple?
Ainsi, Isis peut se mettre à tourner comme une hirondelle autour de la colonne osirienne du palais...
Puis elle se mit à allaiter l'enfant avec son doigt (une forme d'adoption psychique), tandis que la nuit elle brûlait ce que l'enfant pouvait porter en lui de mortel...
Mais la reine épiait Isis et, lorsqu'elle s'aperçut qu'un processus était en action, elle chercha à s'approprier le pouvoir du feu, et, en particulier, le don d'immortalité pour sa jouissance personnelle, en poussant des cris pour effrayer et troubler Isis...
C'était inacceptable pour Isis qui se fit voir en déesse, s'empara de la colonne et reprit le sarcophage...
Elle plaça alors son visage contre le sarcophage et l'effet de la plainte qu'elle exprima fit diversement réagir deux enfants du roi de Byblos...
Tandis que le plus jeune vit ses forces contraires s'anéantir (il parvient à la Paix Profonde!), le plus âgé aida Isis à placer le sarcophage sur un bateau...
Et alors que l'aube surgissait, ce qui était alors le splendide fleuve Phedros se mit à nourrir un vent violent et il fallut qu'Isis dessèche le lit du fleuve pour le calmer...
Nous comprenons que la "libération du sarcophage" s'accompagne d'un fort processus énergétique, mais certains effets pervers sont inadaptés et il convient de les neutraliser...
Lorsque Isis se sentit seule, elle ouvrit le sarcophage et appliqua son visage contre celui d'Osiris...
Seul le fils aîné du roi avait assisté à la scène et lorsque Isis s'en aperçut elle lui jeta un tel regard qu'il ne l'oubliera jamais.
Maneros était son nom, c'est réputé être un mot grec signifiant "adaptabilité, mesure, opportunité".
Il est parfois dit que le regard d'Isis le tua, mais la mort n'est-elle pas une manière d'exprimer allégoriquement une initiation?
Son peuple considéra donc Maneros comme "l'averti d'Isis" ou comme "un être ayant passé la mort" et il devint leur Roi.
Et les habitants de Byblos conservèrent comme la relique la plus sacrée de leur ville la colonne creuse qui avait accueilli le corps d'Osiris...
Le peuple conserva également les "lamentations de Maneros" que celui-ci avait retenu de son écoute de la déesse Isis.
Enfin, il fut d'usage lors des festins de laisser circuler un petit coffre dans lequel figurait la représentation d'un homme mort, ce qui exhortait les participants à profiter de l'instant présent car, un jour, ils connaîtront celui qui est représenté dans le coffre.
D'ailleurs, le porteur du coffre devait répéter à chaque convive un message que les Buveurs du Bistrot ne manquent pas de décoder:
-"Vois celui-ci, bois et réjouis toi car, tel lui, tu seras après ta mort..."