L'origine de l'expression "secret à la noix" est-elle rosicrucienne?
Voici un extrait d'un vieux document rosicrucien le "Dyas Chymica Tripartita" de 1625 d'où est extraite la "Parabola de Madhanatus" que les rosicruciens découvrent dans le 11e degré.
C'est un passage instructif: nous sommes dans le Pré de la Félicité (Pratum Felicitatis) et un groupe de "vieillards" sont en train de discuter d'un grand secret ("grossem Geheimniss").
Or le typographe a écrit "Geheimnuss"...
Naturellement les germanophiles comprennent le sens avec "Geheim", qui véhicule déjà l'idée de secret, et n'accordent au "u" qui a pris la place d'un "i" qu'un intérêt limité et ne voient pas de raison particulière pour laisser apparaître une noix (die Nuss).
Mais le texte est traduit...
Nous le retouvons par exemple en latin dans le Museum Hermeticum en 1678 et le texte allemand est discrètement corrigé.
Le latin est ensuite traduit en anglais dans les "Symboles Rosicruciens du 16e et 17e siècle qui reprennent une traduction de Herbert Silberer ce qui donne "a great and lofty mystery" ("un grand et sublime mystère").
Mais les différentes monographies (se procurer la "4" du 11e degré...) en notre possession, issues de la résurgence rosicrucienne américaine de 1908, ont toutes repris le texte allemand initial et le passage est devenu:
"Ils discutaient sur toutes sortes de choses et en particulier au sujet d'une mystérieuse noix, grande et sublime, cachée dans la nature que Dieu gardait à l'abri des regards du vaste monde"(...).
Mais que pensent donc les Buveurs de cette noix sacrée du Pré de la Félicité?
Faut-il en faire le fameux vin de Noix de la Saint-Jean d'été?
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Tous les remerciements du Bistrot à F.G.K. pour ses recherches et ses nombreux documents à l'appui de ce message.