Avec quelques petites références à Magritte, à Rachida Dati, mais surtout à Jean Bauhin et François Briot que nous remercions!
Il convient d'approfondir l'histoire du tabac...
Christophe Colomb consigne, dans son Journal de Navigation du 28 mars 1492, avoir vu à Cuba des indiens : "hommes et femmes, avec un petit tison allumé, composé d’une sorte d’herbe dont ils aspiraient le parfum suivant la coutume". Et le XVIe siècle voit l’extension du tabac.
En 1527, l’évêque Barthélemy de Las Casas précise dans son Histoire Générale des Indes l’utilisation du cigare par les indiens : "L’herbe dont les Indiens aspirent la fumée est bourrée dans une feuille sèche. Les Indiens l’allument par un bout et sucent ou hument par l’autre extrémité, en aspirant intérieurement la fumée, avec leur haleine".
Jean Nicot, ambassadeur de France au Portugal, décida d’envoyer à la reine Catherine de Médicis quelques feuilles de tabac qu'un marchand revenant d'Amérique lui avait vendu. C'était "pour la guérir de ses migraines". Nicot donna son nom à la nicotine, tandis que le tabac fut alors connu sous le nom d’"Herbe à la Reine".
Mais les oppositions commencèrent à s'exprimer au 17ème siècle, en Angleterre: Jacques Ier devint un adversaire irréductible du tabac. En Perse, le shah Abbas, se référant au Coran, fait trancher les lèvres des fumeurs. A Constantinople, le sultan Amurat IV pend ou brûle les fumeurs de pipe et de cigares. A Moscou, Michel Federovich menace les fumeurs de 60 coups de bâton sous la plante des pieds. En 1642, le pape Urbain VIII interdit la consommation de tabac sous peine d’excommunication.
La France par Richelieu et Colbert, préfèra taxer le tabac.
Au lieu de le fûmer ou de le chiquer, il était chic de le priser au XVIIème siècle alors que la cigarette n'arrivera en France qu'au 19ème siècle.
Devant ce qui est devenu un fléau sanitaire, le message subliminal de la gravure de Briot et Bauhin n'est-il pas plus efficace auprès des fumeurs que la mention contemporaine "fumer tue"?