"A la votre, à la votre, la joie d'être ensemble".
C'est la chanson traditionnelle de la Fête de la Bière...
Il y a 50 ans, le traité de l'Elysée (22 janvier 1963), était destiné à susciter, par des échanges culturels, de bonnes relations entre les jeunesses allemandes et françaises.
Par intérêt pour les faces cachées de l'histoire, le Bistrot relèvera deux grands moments ignorés...
Le premier est lié au vin, il se situe avant le traité, lorsqu'au mois de septembre 1958, Charles de Gaulle reçut Conrad Adenauer en visite privée à Colombey-les-deux-Eglises.
Les blessures de la guerre n'étaient pas cicatrisées et Madame De Gaulle, que la France des bistrots nommait Tante Yvonne, répugnait à l'idée d'accueillir d'ennemi d'hier:
"recevoir un allemand chez moi..." se plaignait-elle en réservant finalement à l'invité un accueil "à la bonne franquette" mais avec une bonne bouteille de Bordeaux.
Aux journalistes allemands qui lui demandaient à son retour s'il avait été reçu comme "Gott in Frankreich" ("Dieu en France"), une image allemande du bonheur... Adenauer répondit simplement: "j'ai été reçu comme un ami de la famille".
Le second moment est lié à la rose...
6 mois après la signature du traité, des relations privilégiées entre les allemands et les américains réduisaient l'impact du traité avec la France, et, à la veille d'un voyage en Allemagne, De Gaulle déclarait à son entourage: "les traités, voyez vous, c'est comme les jeunes filles et les roses, ça dure ce que ça dure..."
Mais dans son discours d'accueil Adenauer répliqua: "j'ai lu quelque part que les roses et les jeunes filles pâlissaient bien vite... Les jeunes filles, probablement, mais pour les roses, je m'y connais! Cette amitié entre la France et l'Allemagne, c'est comme une rose qui portera toujours des boutons et des fleurs..."
Naturellement le Général, qui ne pouvait se montrer en reste, répondit: "Vous avez raison, Monsieur le Chancelier, ce n'est pas une rose, ni un rosier, c'est une roseraie..."