Le "Bistrot" analyse les organisations, les corporations et les mouvances diverses que dérange l'idée de la tradition égypto-rosicrucienne... Cet article ne prétend rien de plus que ce que tout le monde sait, il ne fait que mettre en évidence quelques éléments de réflexion.
- En premier lieu, il y a les religieux qui avaient posé la création biblique du monde en 4004 avant JC et qui avaient prévenu Champollion qu'il ne faudrait rien trouver avant cette date. Depuis, le Papyrus de Turin, qui ne place pas le début de la première dynastie égyptienne au début de la 1ère colonne, mais bien plus tard dans la liste, est curieusement réduit en confettis et contesté. Conséquence?
- Il y a ensuite les historiens qui préfèrent définitivement considérer que l'histoire écrite de l'homme ne commence qu'avec les cunéiformes de Sumer 3300 ans avant J-C.
- Les Francs-Maçons qui se réfèrent à une tradition biblique de bâtisseurs qui débute avec la construction du Temple de Salomon contestent systèmatiquement l'existence même du rosicrucianisme avant le 17ème siècle et leur 18ème degré qui commémore la Rose+Croix promeut un rosicrucianisme, non pas héliopolitain, mais chrétien.
- Les kabbalistes pensent détenir et contrôler les clefs de la connaissance diffusée par la tradition hébraïque, préfèrent laisser circuler l'idée que l'origine des caractères hébreux et leur signification découle du phénicien plutôt que de l'égyptien.
- Les scientifiques, d'une manière générale, sont très attachés à une certaine idée d'une science matérialiste moderne en avance sur le passé, se doivent de contester tout ce qui met en évidence les reculs de la civilisation.
- Les égyptologues approchent généralement l'Egypte avec une pensée grecque qui dénature systématiquement la souplesse, la profondeur et l'intelligence de la pensée égyptienne.
- Ajoutons enfin les idéalistes amoureux par principe de la civilisation atlante qui refoulent généralement l'Egypte en préférant spéculer sur ce qui existait avant...
Pourtant, il est si simple de penser que l'avance de l'Egypte sur le reste de la planète était le fruit de la force du soleil dont la lumière donne la vie aux hommes, aux animaux, aux plantes et aux pierres, unie à la force du Nil dont les eaux fécondent l'Egypte, quittant chaque année leur lit pour déposer dans les champs une terre noire et fertile.
L'inscription hiéroglyphique d'en haut KhMt (pour l'Egypte) résume bien les deux forces en action du soleil et du Nil ramenées à l'Etre dans l'homme et complétées par le déterminatif du lieu. Cette représentation si simple et si parlante dérange certainement trop de monde et on lui préfèrera l'inscription suivante KhMT, identique et plus classique...