Amusants ces poussins de canards masqués!
Permettons à ces "poussins martinistes" d'illustrer ce fameux texte de Louis Claude de Saint-Martin, extrait de "mon portrait historique et philosophique", retranscrit et publié post-mortem par Robert Amadou, qui illustre bien les démarches respectives de Louis Claude de Saint-Martin et de Martinez de Pascually.
"Lorsque dans les premiers temps de mon instruction je voyais le maître P. |Pasqually] préparer toutes les formules et tracer tous les emblèmes et tous les signes employés dans ses procédés théurgiques, je lui disais : Maître, comment, il faut tout cela pour prier le bon Dieu ! Je n'avais guère que 25 ans lorsque je lui tenais ce langage ; aujourd'hui que je suis prés d'en avoir le double, je sens combien mon observation était fondée, et combien dès mon plus bas âge, j’ai offert des indices de l'espèce de germe qui était semé en moi."
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Commentaires: Saint-Martin considère que son recul devant la magie théurgique imposée par Martinez de Pascually à ses disciples était une saine réaction, un rosicrucianisme sans concession. Saint-Martin laisse entendre qu'il a suivi Pascually mais que c'était, en dernière analyse, une démarche déviante. Il ne regrette rien, puisque ce biais lui a permi une connaissance du monde astral, mais, revenant vingt ans plus tard sur son passé, il comprend que sa voie intérieure lui avait fait sentir que quelque chose n'allait pas dans le cheminement de Pascually. Pourtant, Saint-Martin considèrera toujours que Pascually a été "son Premier Maître", par sa contribution extérieure (N'est-ce pas comme l'homme en noir de Lewis qui fait passer le pont à un enfant?). En effet, des années durant, Louis Claude de Saint-Martin a été le secrétaire général de l'organisation de Pascually (mort en 1774). Au moins, après cette date, le cheminement de Saint-Martin se focalise clairement sur son "germe", son écoute profonde, cette voie du cœur, qu'il avait négligée et qu'il suivra sans ambigüité jusqu'à sa mort en 1803...