Après "Ophélie", désespérément soumise et la "Dame de Shalott" désespérément amoureuse, voici le degré suivant de frustration, exprimé par Waterhouse, chez la femme victorienne: le "cercle magique".
Notre héroïne ne résout toujours pas son enfermement, mais tente inconsciemment de l'assumer en le sublimant par de la magie sombre: elle se fait magicienne. Une femme apparemment forte mais toujours enfermée dans son monde d'illusion.
Comme naturellement l'épanouissement psychique n'est pas au rendez vous, le niveau vibratoire de son aura n'est pas spécialement élevé et notre sorcière a grand besoin de la renforcer pour ses rituels en créant un puissant cercle protecteur...
Le cercle est tracé négativement (dans le sens inverse des aiguilles d'une montre), et il tient quelques volatiles sombres à l'écart. Nous sentons bien sûr un rituel de pouvoir qui vise la conquête d'un homme.
La magicienne porte d'ailleurs autour de son cou un autre cercle constitué par un serpent, un ouroboros (le serpent qui se mort la queue) qui exprime son emprisonnement sans fin dans le monde d'en bas.
Ce tableau connaitra en 1886 un grand succés à la Royal Academy de Londres, bien que Waterhouse l'ait peint à la française avec des pinceaux plats et des touches brisées car il exprimait une représentation inhabituelle qui ne dissonnait pas: un aspect potentiel de sorcière chez la femme victorienne!
(à suivre)