Cette formulation nous vient du mystique suisse Henri Frédéric Amiel (1821-1881). L'idée n'est-elle pas intéressante, qu'un paysage suscite une émotion correspondant à un certain niveau vibratoire, que chacun ressent, et avec lequel il s'harmonise, comme par exemple cette féerique aurore boréale ?
Et naturellement un rosicrucien se demande quel environnement privé peut susciter en lui un état d'âme élevé...
Après la mort d'Amiel, on a découvert que le penseur avait tenu son journal intime depuis l'âge de 18 ans et environ 17000 pages commencèrent d'être publiées...
En voici un curieux extrait qui traite précisément du bonheur de vivre dans une situation "propre en ordre" comme on dit à Genève... C'est la réponse d'Amiel au questionnement ci-dessus!
Quel confort, quelle force, quelle économie, il y a dans l'ordre : l'ordre matériel, l'ordre intellectuel, l'ordre moral. Savoir où l'on va et ce que l'on souhaite : c'est de l'ordre ; tenir sa parole et ses engagements : encore de l'ordre ; avoir toute chose prête sous la main, pouvoir disposer de toutes ses forces, et avoir tous ses moyens quels qu'ils soient à sa disposition : toujours de l'ordre ; discipliner ses habitudes, ses efforts, ses désirs ; organiser sa vie, distribuer son temps, mesurer ses devoirs et faire respecter ses droits ; employer son capital et ses ressources, son talent et ses chances avec profit ; tout ceci est inclus dans le mot ordre et en fait partie. L'ordre signifie lumière et paix, liberté intérieure et libre disposition de soi-même ; l'ordre est pouvoir. La beauté esthétique et la beauté morale constituent, la première à percevoir vraiment l'ordre, et la seconde à le respecter et à le réaliser en soi et autour de soi. L'ordre est le plus grand besoin de l'homme et son vrai bien-être.