Voici une passionante et incontournable question au sujet du livre Enseigner la Rose+Croix:
L’ouvrage explore la tradition d’Héliopolis comme source du rosicrucianisme. Pourquoi ce lien historique et spirituel est-il si peu connu?
C'est vraiment un sujet fondamental que seule notre époque autorise à développer librement.
Quand les Rosicruciens du 17e siècle cherchaient légitimement à confirmer leur héritage par l'étude de sources historiques, en évitant les récupérations religieuses juives et chrétiennes, ils se contentaient avant Champollion de l'approche fantaisiste du jésuite Athanase Kircher (1602-1680).
Il est pathétique que certaines mouvances soient encore sous cette influence.
D'un autre côté les rituels maçonniques du 18e degré REAA qui commémorent la Rose+Croix sont une adaptation catholique des rituels germaniques de Chevalier de l'Aigle Noir Rose-Croix effectuée au 17e siècle par le fameux Père Gauthier.
Rien de cela n'est satisfaisant pour les Rosicruciens.
Quand Jacques-Joseph Champollion récupérait et diffusait les découvertes de son frère il avait soin de les partitionner en 3 catégories: celles qu'il destinait aux égyptologues universitaires, celles susceptibles de concerner les Francs-Maçons et celles qui intéressaient son ami scientifique Joseph Fourier (1768-1830) ce qui généra au passage une avancée considérable de l'Analyse Mathématique de l'époque.
Il fallut attendre le 20e siècle pour voir apparaitre les fondamentaux de l'égyptologie symbolique, dans la mouvance de Schwaller de Lubicz (1887-1961) et la rituélie égyptienne d'Osiris-Sokar vulgarisée entre autres par Joseph Charles Mardus (1868-1949).
Mais ces approches étaient davantage maçonniques que rosicruciennes et leur tendance les rapprochaient plutôt du clergé d'Amon. Harvey Spencer Lewis leur opposait discrètement la révolution amarnienne d'Akhenaton qui, avec ses temples à ciel ouvert, était évidemment un mouvement exotérique...
Il saute alors aux yeux des Rosicruciens de comprendre qu'en réalité le rituel de Harvey Spencer Lewis, dont l'influence égyptienne est manifeste, n'est ni amonien, ni atonien mais découle de l'Ennéade des 9 divinités héliopolitaines qui n'ont pas le côté factice des autres cosmogonies...
C'est alors un travail passionnant qui commence pour qui cherche à retrouver les traces du rosicrucianisme dans l'ancienne Égypte.
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L'image représente Atoum (devenu Adam chez les juifs et les chrétiens). Il s'éclate, en quelque sorte, dans l'Ennéade héliopolitaine... Voici le lien du Bistrot qui explicite l'image.
Anglais : The historical connection between the Rose+Cross and Heliopolis.
Allemand : Die historische Verbindung zwischen dem Rosenkreuz und Heliopolis.
Espagnol : El vínculo histórico entre la Rosa+Cruz y Heliópolis.
Italien : Il legame storico tra la Rosa+Croce e Eliopoli.
Portugais : A ligação histórica entre a Rosa+Cruz e Heliópolis.
Grec : Η ιστορική σύνδεση μεταξύ του Ρόδου+Σταυρού και της Ηλιούπολης.