Edouard Blitz (1860-1915) dentiste et musicien dans la vie courante fut une personnalité intéressante de la tradition car il se trouvait à sa jonction à la fois rosicrucienne, maçonnique et martiniste, française et américaine.
Le Bistrot a publié sa lettre de rupture avec Sédir et Papus en 1901.
Dans sa courte présentation suivante (adaptation française inédite du Bistrot), qui est antérieure à la scission, il nous montre sa capacité à sensibiliser des milliers de personnes:
Les Rosicruciens d'Angleterre, nos prédécesseurs, lors de la décadence de l'Art Royal, enfouirent le secret de leurs opérations dans une corporation en croyant que la tradition de leur Art atteindrait les générations futures dans toute sa pureté.
Aussi ingénieuse qu'elle fût, l'intention de ces Adeptes ne se réalisa pas.
Nulle part la science sacrée n'a souffert de si graves mutilations qu'au sein de cette confrérie: elle descendit au rang d'une société ignorante de sa propre nature et de son but primitif.
Martinez de Pasqually et son disciple, Louis Claude de Saint-Martin, contemporains des derniers Rosicruciens d'Angleterre, ne virent pas la nécessité de confier les Traditions Hermétiques qu'ils conservaient à des associations mercenaires.
Autour d'eux, un petit nombre d'altruistes d'Hommes de Désir n'avaient pour seul espoir que celui de transmettre à quelques disciples soigneusement sélectionnés le lumineux enseignement des hiérophantes de l'Antiquité et de leurs successeurs, kabbalistes et docteurs hermétiques du Moyen-Âge.
Le Martinisme vécut obscur dans son cercle extérieur, absorbé par la contemplation des grands mystères de la Nature et à l'écart des convulsions des sociétés.
Mais l'opinion avancée par tout observateur vrai et honnête était qu'ils témoignaient d'une manière éloquente qu'ils portaient pour toute la surface du globe un mouvement universel d'idéalisme.
Pour eux, le matérialisme est impuissant à répondre aux désirs de l'homme de science.
Pour eux, le cléricalisme est odieux à l'homme qui éprouve le sentiments d'existence de vraies religions.
Pour eux, un cœur pur est choqué à la vue de la lutte écœurante entre une philosophie impuissante et une théologie corrompue.
Pour eux, il est souhaitable que les hommes animés par un mépris suprême enterrent ces choses à jamais...
(à suivre...)