Une question incontournable pour le Bistrot est de savoir si la mouvance rosicrucienne des Guérinets avait des rapports avec le rosicrucianisme de l'AGLA...
Inutile de dire que 400 ans plus tard les preuves ne sont pas évidentes à trouver car à l'époque la discrétion était de rigueur...
Du temps des guerres de religions, la méfiance était généralisée car les Rosicruciens pouvaient passer pour des catholiques aux yeux des protestants, et pour des protestants aux yeux des catholiques... Les Habitués se souviennent de la formule de Descartes: j'avance masqué... Il ne fallait se révéler qu'aux initiés en puissance et ne jamais chercher à prouver définitivement qu'on a raison: mieux vaut passer pour un imbécile toujours vivant que pour un homme très intelligent, mais mort un peu trop vite!
Mais le premier aboutissement des recherches nous mettrait en évidence la jonction avec l'AGLA...
- Le manuscrit de Pierre Guérin, La Sainte Economie de la Famille de Jésus, écrit avant 1623, est remis à l'éditeur Martin Durant (mort en 1637) qui curieusement ne l'édite pas lui même et le transmet à l'éditeur Denis Moreau.
En réalité l'épouse de Denis Moreau est une Le Clerc, tout comme l'épouse de Martin Durant et les Le Clerc sont aussi une famille d'imprimeur parisiens...
Par ailleurs la sœur de Denis Moreau est mariée à Antoine Estienne...
Souvenons nous de cette famille d'imprimeurs lyonnais proches de Nicolas de L'ange, le personnage principal de l'AGLA lyonnaise et grâce à qui les membres prenaient au premier degré le nom d'angéliques...
Les Estienne, aussi proches des catholiques que des protestants lorsqu'ils se sont sentis en danger se sont repliés sur Genève et un petit fils, Antoine, devenu catholique pour la circonstance est revenu exercer à Paris la charge d'Imprimeur du Roi avec la caution de Richelieu...
Cela saute désormais aux yeux: le premier foyer d'imprimeurs initiés à l'époque de François Ier se retrouve reconstitué avec l'accord invisible de Richelieu et il devient facile de retrouver d'autres familles proches comme celle de l'imprimeur Vitré chez qui l'on retrouve la marque d'en haut avec la mention VIRTUS NON TERRITA MONSTRIS.
La vertu n'est pas terrorisée par les monstres.
Une devise si proche en esprit de celles des Estienne: ALTUM SAPERE NOLI TIMERE
Visez le haut et n'ayez pas peur...
Retour au tout début de l'enquête sur les Guérinets...
Suite: sur toute chose soyons curieux de notre âme