Même en temps de paix, l'Égypte antique surveillait de nombreuses frontières que l'on nommait "tash" (*) et percevait, sur les marchandises à l'entrée et à la sortie du territoire, une dîme (10% semblait naturel) auprès des caravanes et des bateaux.
D'une manière générale, des forteresses contrôlaient les pistes et le trafic fluvial sur les wadis, les bras du Nil du delta.
L'intégrité du territoire égyptien revêtait un caractère sacré qui mettait en place une protection magique dont les tentatives de violation entraînait le déclenchement d'une force divine de dissuasion...
Ainsi, un batelier qui négligeait de s'arrêter au poste frontière entendait très vite le verbe divin se manifester...
Un soldat lançait devant le bateau un curieux javelot doté d'un terrible pouvoir dissuasif.
En effet, c'était une sorte de fusée enflammée qui produisait feu et tonnerre et même lorsqu'il atteignait l'eau les flammes ne s'éteignaient pas...
C'était l'ancêtre du feu grégeois (du latin graecus = grec...) utilisé par les byzantins au 7e siècle contre les arabes et que ces même arabes utilisèrent quelques siècles plus tard contre les templiers à Mansourah et à St Jean d'Acre.
La recette égyptienne de base consistait à améliorer les torches en roseau trempés dans le bitume affleurant des côtes de la Mer Rouge.
Pour cela le roseau devait être au préalable chargé avec de la fleur de natron, le produit miracle des égyptiens...
Après c'est facile: il restait à peaufiner les détails, régler la mise à feu par exemple avec un tampon d'étoupe de lin, améliorer la puissance en chargeant de gros roseaux et perfectionner la technique de lancement...
(*) Nous lisons "T" la miche de pain, et même "TA" le four, "A" le vautour percnoptère, et "SH" le bassin, tandis que le déterminatif des 2 bâtons qui se croisent attirent l'attention sur l'endroit considéré: la frontière.