Ce message du Bistrot rapproche d'une manière très libre certains éléments épars de l'héritage traditionnel. Il a de bonnes chances d'apparaître comme une élucubration....
Nous avons eu l'occasion de nous familiariser avec Isis, la Grande Prêtresse qui se tient au Nord des temples rosicruciens et Hathor (une expression de Tefnout) en qui nous reconnaissons la Mater des temples et qui se tient à l'Ouest.
Or si Isis est réputée mère d'Horus, le nom d'Hathor est en lui-même la "demeure d'Horus".
Il y a là une ambiguïté fondamentale à méditer. Elle conduisit d'une manière générale l'Egypte profane à ne pas comprendre la fonction précise d'Hathor pour finalement confondre les deux déesses en une sorte d'Isis-Hathor de la Basse-Époque.
Serais-ce cette ambiguïté qui nous oblige à rendre la justice entre deux mères comme le raconte le Livre des Rois (1, 3, 16-28) mettant en scène l'arbitrage de Salomon?
C'est ce que représente le violent tableau de Raphael ci-dessus (à voir au Vatican).
Une violence qui pourrait inciter un chercheur de lumière à envisager l'existence de vibrations plus élevées... Mais reprenons le "Livre des Rois":
"Deux femmes prostituées se présentèrent devant le Roi.
"L'une dit: "cette femme et moi, nous habitons dans la même maison où j'ai accouché.
"Trois jours après, cette femme a aussi accouché.
"Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu'elle s'était couchée sur lui.
"Elle s'est levée au milieu de la nuit, elle a pris mon fils qui était à côté de moi pendant que je dormais et elle l'a couché contre elle.
"Quant à son fils mort, elle l'a couché contre moi.
"Ce matin, je me suis levée pour allaiter mon fils et il était mort. Mais je l'ai regardé attentivement, le matin venu, et ce n'était pas le fils que j'ai mis au monde.
"L'autre femme contesta C'est mon fils qui est vivant et ton fils qui est mort.
"Le roi ordonna d'apporter une épée et de couper en deux l'enfant qui est en vie et d'en donner la moitié à chacune.
"Alors la femme dont le fils était vivant dit au roi: «Ah! Mon seigneur, donnez-lui l'enfant qui est en vie, ne le faites pas mourir.»
"Le roi dit alors: ne le faites pas mourir. C'est elle la mère. Donnez lui l'enfant"
C'est une version raccourcie. Mais ne perdons pas de vue que Salomon est décrit parfois dans la tradition rosicrucienne comme "un étudiant d'Héliopolis qui serait parti avant d'avoir achevé ses études" et que le problème fondamental suggéré est sans doute plus ésotérique.
Il est envisageable que le problème des deux mères soit tout autre... Il pourrait nous inviter à distinguer Hathor, la mère terrestre, le "monde de l'esprit" des rosicruciens, d'Isis "la Grande de Magie" qui n'aurait accompli en gestant Horus qu'une sorte de GPA égyptienne...
A cela il conviendrait d'ajouter le rôle de Nout, la voûte cosmique qui a conçu 5 enfants avec Geb (la terre): Isis, Osiris, Seth, Nephtys et "Horus l'Ancien", la shekinah éteinte des temples rosicruciens qui a vocation à s'allumer pour accueillir l'Horus Nouveau...
Bref le sujet est vaste et d'autres approches égyptiennes intéressantes pourraient préciser certains détails:
- L'une évoque 7 émanations d'Hathor qui interviendraient dans la naissance d'Horus, un peu comme les 7 fées devant le berceau de la Belle au Bois Dormant.
- Et il existe aussi un "rituel de séparation de l'enfant naissant du corps de la mère" qui peut comporter les règles permettant aux sages-femmes de réussir l'accouchement, mais aussi d'évoquer une "autre naissance", quand l'enfant, un peu plus grand, prend ses distances avec sa mère, et cela exprimerait plus ésotériquement le codage d'une initiation destinée à éveiller l'être intérieur d'un candidat...