La figure ci-dessus, dessinée par un bistrotier bourré, serait-elle suggérée par Louis-Claude de Saint-Martin?
C'est une longue histoire et les Habitués du Bistrot apprécieront sans doute de la commencer en évoquant, en amont du "martinisme", créé par le célèbre occultiste Papus à la fin du 19e siècle, un courant rosicrucien discret connu sous les deux lettres I et S dans lesquelles on reconnait généralement des "Supérieurs Inconnus" et plus rarement des "Intimes de Saint-Martin"...
Afin d'éviter toute polémique, précisons que le mot "rosicrucien" employé est naturellement à considérer dans un sens positif, bienveillant, non-sectaire et sublimement inspiré!
Lorsque Spencer Lewis, que nous connaissons bien, après avoir stabilisé avec succès en Amérique la résurgence rosicrucienne populaire bien connue, bénéficia de l'arrivée de Jeanne Guesdon à Cuba en 1926, il put, grâce à elle, établir avec différents cercles ésotériques européens auxquels elle appartenait, une liaison pour constituer la FUDOSI.
FUDOSI= Federatio Universalis Dirigens Ordines Societatesque Initiationis, (Fédération Universelle des Dirigeants des Ordres et Sociétés Initiatiques).
Le terme "dirigens" n'a pas le sens moderne de "dirigeant" mais un sens issu du verbe "dirigo" qui signifie redresser, mettre en ligne droite: dirigo. Il s'agit donc de réunir des personnes qui visent à remettre dans l'axe les société initiatiques inéluctablement en perte permanente de connexion cosmique comme l'enseigne la loi dite "des 108 ans".
Une liste d'organisations constituant la "première FUDOSI" circule, mais celle-ci ne comporte pas toutes les autres filiations que Spencer Lewis souhaitait intégrer initialement comme les héritiers les plus authentiques de traditions comme les druides, les atlantes, et, il le précisait, des "Intimes de Saint Martin"...
Et, au passage, ce coquin de Lewis ne manquait pas de raconter ci et là que "la réunion de la FUDOSI en Europe lui avait permis de rencontrer des Maîtres", sans préciser naturellement ce qui devrait sauter aux oreilles, à savoir que les maîtres en question n'étaient pas forcément rencontrés dans le cadre de la FUDOSI...
Mais la question est ici de retrouver ce que Louis-Claude de Saint-Martin, ne pouvait transmettre à tous, mais seulement à ses initiés, aux "intimes".
Le dessin de la figure combine deux lettres: le V et le T.
Il s'agit de deux mots, le "Verstand" et le "Thun" que Saint-Martin, en hommage à son maître Jakob Boehme, préférait n'utiliser qu'en allemand.
Le "Vestand", serait approximativement traduit par "compréhension" ou par "esprit" et le "Thun" (on prononce "Toun" et on écrirait de nos jours "Tun") serait lui aussi approximativement traduit par "faire" ou par "action" (mais pas forcément une action au sens physique du terme).
Comme d'habitude, il s'agit de concepts ésotériques que chacun ne peut intégrer que si son évolution personnelle le confronte à ces problématiques...
Pour aider ses "intimes", Saint-Martin exprimait ces symboles par diverses correspondances comme "Magus" le mage (pour Verstand) et "Magia" la magie (pour Thun).
Toutefois, un détail peut constituer pour certains Habitués une révélation car Saint-Martin évoquait également dans ces deux lettres l'apport de ses deux maîtres que furent Martines de Pascually (pour le Thun) et Jakob Boehme (pour le Verstand)...
Tout cela mérite d'être analysé, réfléchi et médité en attendant la suite!
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