La surpopulation terrestre et la sensibilité aux souffrances des animaux conduit une certaine jeunesse et parfois des moins jeunes à adopter une culture et une alimentation "vegan" (on prononce "végane").
C'est un mouvement né outre Atlantique qui rejette avec d'excellentes raisons tout ce qui peut faire souffrir les animaux.
Ce dessin de Dan Piraro s'inscrit dans cette dynamique louable.
Mais faut-il pour autant alimenter un égrégore fanatisant autour du rejet de toute exploitation animale?
Ainsi le "vegan" refuse l'usage du cuir, des fourrures, de la laine, de la soie, de la cire d'abeille, et des cosmétiques soupçonnés d'être issus de tests animaliers constituant une forme de vivisection.
Toute cette dynamique alimente l'idée qu'il ne s'agit évidemment pas d'une sensibilité de citadins conditionnés mais de réelle "compassion" à laquelle seule "une élite" est sensible...
Celle-ci se "réveille" dans une "élévation spirituelle" contre les errements du passé, voire les comploteurs du "nouvel ordre mondial".
Dans le monde immature d'internet qui alimente comme une seul homme la pseudo sagesse du New-Âge, toujours plus proche du "Da Vinci Code" que de la Tradition authentique, et les sites convaincus de la "théorie du complot", ce type de courant est naturellement appelé à un important développement...
... et ceci d'autant plus facilement qu'une alimentation déséquilibrée conduit à un affaiblissement de l'organisme qui empêche toute remise en question de nos tendances maniaco-dépressives comme peuvent l'être les troubles du comportement alimentaire...
Il est généralement connu depuis des siècles que le végétarisme est l'arme des vieux gourous qui leur permet de conditionner et d'inféoder plus facilement leurs ouailles, mais il s'agit là d'un cran au dessous: d'un végétalisme refusant outre les viandes, la consommation plus discutable de poissons, de crustacés, de lait (exception faite de "laits de céréales" a priori dépourvus de calcium, de protéines et de fer...), de fromages, d'œufs, de miel...
La rhétorique "vegan" nie généralement que l'homme ait survécu grâce à ses capacités omnivores (comme l'atteste pourtant nos canines carnivores) et postule que les composés animaux ne sont pas indispensables à notre alimentation...
Il est parfois prétendu que, par exemple, la fameuse vitamine B12 peut se retrouver dans une algue, la "spiruline", et que l'organisme peut suppléer naturellement à certaines carences, et enfin que certains vivent "vegan" depuis des années et ne se sont jamais si bien portés...
Voyons un peu...
Il est clair que l'on peut trouver dans des végétaux comme les lentilles certains acides aminés mais ils convient d'associer différents aliments entre eux pour obtenir l'équivalent de ce qui est contenu dans la viande.
Mais, ne pas se laisser carencer, exige une connaissance des aliments et de leurs apports qui ne s'improvise pas.
Accordons au bénéfice du doute que la dynamique "vegan" contribue à vulgariser cette connaissance et examinons précisément l'apport de la "spiruline" en matière de cobalamine (vitamine B12).
Tout d'abord, un point de détail: la vraie "spiruline", spirulina, n'est pas comestible et il s'agit en fait de l'arthrospira qui est commercialisée par les laboratoires sous l'étiquette "spiruline".
Celle-ci constitue déjà un fabuleux marché sur le net et promet dans l'avenir un énorme développement...
Il existe d'ailleurs un lobby très actif, l'IIMSAM (Intergovernemental Institution for the use of Micro-algae Spirulina Against Malnutrition) qui est introduit à l'ONU à New-York et qui œuvre pour un ajout automatique de spiruline dans les céréales fournies aux pays souffrant de malnutrition.
Ce lobby s'attache et subventionne, ci et là, des porte flambeaux charismatiques comme par exemple le célèbre footballeur Maradona.
Mais, honni soit qui mal y pense, si la "spiruline" apporte effectivement la fameuse cobalamine!
Or ce n'est pas si évident: il est conseillé généralement l'utilisation de 5 comprimés de 500mg de spiruline pour qu'un "vegan" trouve sa ration quotidienne de vitamine B12, mais un rapide calcul met en évidence qu'il en faudrait plutôt 20...
A titre de comparaison un steak de foie de bœuf de 100g contient 110µg de cobalamine et il conviendrait, pour trouver l'équivalent, d'ingérer à la place 300g de spiruline pure...
Naturellement un "vegan" ne consommera jamais cela, d'autant plus qu'il existe une controverse entre la "bonne vitamine" B12 (a priori, la methylcobalamine) présente seulement à 17% dans la spiruline et les autres cobalamines...
Généralement, ignorant de tout cela, le "néo-vegan" ne suit pas forcément les conseils prudents de l'officielle "Vegan society" britannique qui recommande pourtant à chacun de veiller à sa vitamine B12.
Le "vegan" estime plutôt arbitrairement que son organisme sera capable de synthétiser la cobolamine dont il ne constate pas sur lui le moindre effet de carence...
Mais le "vegan" a encore une astuce à découvrir à ses dépens...
En effet ses symptomes de carence en vitamine B12 ne sont pas les symptomes habituels d'affaiblissement de l'organisme et l'excés de vitamine B9, l'acide folique qu'il trouve, comme son nom l'indique, dans les feuilles, suscite des affaiblissements différents...
En voici un exemple parmi d'autres: si la carence en B12 ne permet toujours pas le renouvellement des globules rouges, en revanche la présence de la vitamine B9 permet à certains globules malades restants de grossir...
Adaptation ou dégénérescence, comme dirait Laspalès: -"c'est vous qui voyez"!