La culture contemporaine s'est attibuée ce qu'elle nomme "la langue des oiseaux" consistant à trouver dans les mots un complément à la pensée transmise.
C'est souvent drôle, parfois remarquablement juste et parfois très nunuche surtout lorsque c'est accompagné de la prétention à révéler des subtilités cachées...
Par exemple, si un message peut être considéré comme un aliment rempli de sagesse il peut devenir un "met sage", ou si l'on prend conscience que la magie met en œuvre nos forces psychiques les plus élevées, alors "l'âme agit", c'est plaisant à entendre...
Certes, nous pouvons aussi élucubrer en affirmant que lorsque "mal a dit" (maladie) c'est "très or" (trésor) "essence- ciel" (essentiel) de savoir que le rire "gai rit" (guérit), mais nous ressentons une sagesse egotique moins plaisante et moins inpirée...
Souhaitons que les Buveurs et les Buveuses aient à cœur de toujours tenter de monter le niveau vibratoire en soutenant par principe des idées élevées, comme par exemple, celle que la "paix niche" dans la péniche, mais se gardent de le baisser ce taux vibratoire en affirmant que le marinier est un "mari niais"...
Notre conscience pressent ainsi le fondamental traditionnel d'une loi cachée et de son utilisation...
Nous devinons comme dans la patte d'oie évoquée dans un précédent message, le choix entre:
- un passage direct tout droit à la recherche de l'inspiration cosmique et avec un sens caché qui élève,
- une voie de gauche ramenant à des sens cachés qui dérivent, rabaissent le niveau et détournent le sens de base,
- enfin, la voie de droite qui se considère comme détentrice exclusive des secrets d'une tradition. Mais cette tradition demeure toutefois assez neutre car elle n'a vocation ni à élever ni à rabaisser contrairement à ce que prétendent ses tenants...
Nous ne nous étonnerons donc pas de découvrir que, ce que l'on nomme de nos jours "langue des oiseaux", découle d'une connaissance qui portait au Moyen-Age le nom de "langue des oisons"...
Cette tradition médiévale des oies était logiquement nommée "patte-oie", ce qui a naturellement donné le mot "patois", le langage que ne pouvaient comprendre que ceux qui avaient les oreilles pour "ouïr"...
Nous reconnaissons le verbe "ouïr" construit sur l'oie, et permettant d'une part aux pseudos initiés de fanfaronner en disant "j'oye mais pas toi" et de limiter le sens du mot patois au langage local.
Mais les véritables initiés ressentent tout de suite en voyant l'image d'en haut représentant une oie susurrant au porteur d'une auréole dorée, qu'ouïr le langage de l'oie exprime au delà des mots, un accès privilégié et positif à la sagesse secrète du monde cosmique...
L'histoire est discrète sur une curieuse conséquence de l'élimination des Templiers en 1314 que l'on nomme la "Grève des Cathédrales", mais certaines traditions racontent que quelques fraternités ouvrières mirent fin à leur activité pour émigrer dans de nombreux pays étrangers et en particulier en Italie où se produisit la Renaissance du Quattrocento.
C'est avec le départ de ces traditions ouvrières que disparut la "langue des oisons" et les successeurs putatifs n'eurent plus que quelques restes incompris qu'ils nommèrent "langue des oiseaux".
Mais les Buveuses et les Buveurs apprécieront que la langue des oies nous laisse quelques clefs simples et naturelles.
Ainsi nous savons, par exemple, qu'une oie "cacarde", c'est le terme pour qualifier un bruit, somme toute pénible, bruyant et sans signification particulière.
En revanche le jars, en tête d'un groupe d'oies "jargonne". C'est peut-être un langage incompréhensible pour nous, mais il y a l'idée d'une information technique et précise qui est transmise: les oies comprennent le jars dominant et le suivent. Le jargonnage pourrait perpétuer l'idée d'un savoir caché des initiés.
Et ce mot de "jargon" est bien proche du mot "argot".
L'argot est le langage d'un groupe social établi avec l'intention de pouvoir communiquer à l'intérieur du groupe sans être compris de l'extérieur.
L'argot retient de la langue des oisons, son cryptage, son camouflage et il sera affirmé, par exemple, que l'argot découle de "l'art goth", l'art gothique des bâtisseurs de cathédrales... (Pourquoi pas ?)
Mais n'avons nous pas retrouvé dans les 3 concepts suggérés par notre approche du cacardage, du jargonnage et de l'argot, les 3 cheminements possibles si bien décrits par la patte d'oie?
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Les précédents messages pour mieux ouïr le message des oies:
- Par la Quenouille de la Reine Pédauque!