Nous avions vu ce mystérieux hiéroglyphe égyptien répertorié Aa27, comportant une croix et traduit comme "Salut" avec l'idée de "bonjour" et de "sois sauvé".
Il est intéressant de remarquer que si ce hiéroglyphe Aa27, prononcé nedj, n'est pas totalement maîtrisé par les égyptologues, en revanche il existe un verbe construit sur cette même racine.
On retrouve de gauche à droite:
- le roseau fleuri qui exprime ce que la nature rend visible et qui se prononce "i"
- la croix, prononcée nedj,
- le cobra dressé qui reprend le son "dj"
- et le papyrus roulé et ficelé qui est le déterminatif d'une idée abstraite.
- le visage, la face, l'apparence, prononcé "her"
- la corbeille avec une anse, prononcée "K" que l'on peut traduire par "de toi", "à toi", "ton"...
On lit donc "inedj-her-k", et nous traduisons par "que soit protégé le visage de toi" ou encore "que l'Horus de toi me réponde".
Nous pouvons considérer que la racine "nedj" signifie "saluer", mais aussi "demander", "demander à", "protéger", "prendre conseil", "s'enquérir", "consulter", "sauver (quelqu'un d'un malheur)".
Evidemment un tel verbe exprimant cette l'écoute de l'autre ou des forces divines est difficile à traduire car il n'existe pas en français. Ce serait en quelque chose conjuguer la Rose+Croix... On se doute qu'une légère préparation est nécessaire.
Pour celà , les rosicruciens disposent d'un autre mot, c'est le fameux "Mathra" (prononcé Masra ou Mazra) qui fait l'objet de révélations progressives au cours des Enseignements Rosicruciens.
Naturellement son utilisation est généralement comprise comme une superstition, ou un mot de pouvoir assez bidon, comme s'il suffisait de prononcer "masra" pour que brutalement les forces divines se mettent au service de notre ego...
Il s'agit tout au contraire d'un épanouissement naturel de notre être psychique qui se traduit par une certaine maitrise de notre "esprit", cette force double à la base de toute manifestation sur le plan physique.
Le processus consiste à développer en nous les 3 parties que sont le "ma", le "th" et le "ra".
Pour faire simple le "ma" est le travail de purification que l'on effectue sur soi, le "ra" est la force rayonnante que l'on est capable de canaliser et le "th" est notre capacité à trouver une occasion d'utiliser ces deux forces.
Si pour les rosicruciens le "ra" et le "ma" sont deux sons qui se prononcent "sur le la naturel au dessus du do central", en égyptien, "ma" exprime différentes idées comme "neuf" ou "régénéré", "visible à travers", "vrai", "juste", "justifié", (voir Maat). Il y a aussi l'idée de "berge" exprimant la limite d'un contenant. On comprend qu'il s'agit de notre polarité féminine, de notre corps psychique puissant dans la mesure ou le "ma" le purifie. C'est symboliquement la branche horizontale de la croix.
Le "ra" au contraire est la "bouche", et la parole qui en sort, la "flèche", bref notre rayonnement, notre aura. Celle-ci n'est puissante que dans la mesure ou elle est à la fois "branchée" et généreusement libérée de l'ego. C'est notre partie masculine, et symboliquement la branche verticale de la croix.
Enfin le "th" est un "noeud", ce qui met ensemble deux parties disjointes, c'est aussi un "sac" permettant de rassembler des richesses, c'est encore une "étoffe pliée" exprimant une qualité de vie, une noblesse. On devine donc qu'il s'agit de l'art de rassembler et de faire fonctionner ensemble les deux parties de la croix.
Comme on le comprend, le pouvoir du "Verbe Mathra" n'est pas un cadeau, c'est surtout le résultat de nombreux exercices sur soi qu'il n'est jamais trop tard pour commencer...