A diverses reprises le Bistrot a évoqué les symboles des deux premiers degrés de l'évolution, degrés dits des "Neophytes Rosicruciens".
Le premier, la première phase, étant exprimé par le point dans le carré, représentant symboliquement la démarche de sincérité et de travail volontaire d'épuration permettant de dégager ce qui parasite l'homme matériel et l'empêche de rechercher son Être intérieur.
Le deuxième surgit dans un deuxième temps quand cette sincérité devient agissante et laisse émaner du point central un cercle ondulant dont l'effet le plus connu est une épuration qui dissout l'ego, permet au chercheur de travailler sur son passé pour "libérer le présent" et laisser ainsi la place au Saint Sépulcre de l'Être Intérieur.
Cette démarche évolutive étant universelle, il est naturel d'en retrouver des traces dans toutes les civilisations, à la fois pour la recherche intérieure ou pour des pratiques religieuses.
Par exemple, chez les romains, nous retrouvons un exemple assez connu de la première phase, lorsque "l'augur" à l'aide d'un "lituus" (un bâton sacré) procédait à "l'inauguratio" et déterminait le "templum", que ce soit pour procéder à une divination, pour déterminer le périmétre d'une cité ou consacrer un temple.
Une fois ce processus réalisé, l'officiant devient alors capable de "contempler" (littéralement: "avec un enclos").
Depuis son temple, le mystique est en mesure de voir le monde autrement, voire de découvrir un autre monde...
C'est une première étape du chemin, mais le passage de cette première phase à une deuxième phase est plus difficile à mettre en évidence car cela concerne seulement le petit nombre, déjà sensibilisé par l'avancée vécue de la première phase et qui ne doit pas végéter sur ses premiers lauriers mais se remettre en route, et pour cela, se "relever".
Se relever se dit en grec ανάστασις (anastasis), c'est donc le relèvement, la résurrection.
Les grecs avaient une formule joliment traduite par: "réveille toi, ô toi qui dors, relève toi d'entre les morts", dans laquelle nous reconnaissons l'inspiration égyptienne très fréquente dans ce que les égyptologues nomment les "Textes des Sarcophages":
"Lève-toi vers la vie, car vois-tu, tu n'es pas mort !"
Mais, ce terme d'anastasis nous ramène aux Templiers car c'est également le nom attribué à la rotonde du Saint Sepulcre de Jérusalem et à tous les temples initiatiques bâtis sur le même modèle du passage au cercle à partir d'une structure carrée...
C'est le cas en France, par exemple, de la basilique construite par les Templiers à Neuvy-Saint-Sépulchre (plan ci-contre).
L'image, tout en haut, nous montre la magnifique rotonde et la vue ci-dessous en est l'extérieur.
Un peu comme les Saint-Cyriens avec leur formule "à genou les hommes, debout les officiers", nous pouvons facilement imaginer le futur initié attendant, dans la partie "carrée", que l'on vienne le chercher afin qu'il soit conduit, après un petit périple symbolique, au cœur de la rotonde, pour que son Être intérieur fasse de lui un "Soldat et un Chevalier du Saint Sepulcre".
"Ego constituto et ordino te militem et equitem sanctissimi sepulcri".